Comment les entraîneurs planifient-ils leur semaine de travail? Comment abordent-ils chaque nouvel adversaire? Pour le savoir, notre journaliste est entré dans les coulisses de l'Impact en passant la journée du 25 mai avec l'entraîneur de l'équipe, Marc Dos Santos.

9h à 9h45

À son arrivée au stade Saputo, Marc Dos Santos se réunit avec le personnel médical de l'Impact qui comprend trois physiothérapeutes, une masseuse ainsi que plusieurs docteurs. Mauvaise surprise cette journée-là, David Testo ressent une blessure musculaire et ne participera pas au dernier match du Championnat canadien contre les Whitecaps de Vancouver.

L'entraîneur montréalais rencontre ensuite son équipe technique pour revoir le contenu de la séance d'entraînement à venir. Chacun a un rôle bien défini. Mauro Biello a tendance à prodiguer ses conseils aux joueurs à vocation offensive, Gil Orriols Jansana est en charge de la préparation physique, alors que Youssef Dahha s'occupe des trois gardiens montréalais.

9h45 à 10h

Dos Santos retrouve les joueurs dans le vestiaire de l'équipe, à deux pas de son bureau. Agenda très chargé oblige, il revient cette fois sur les aspects positifs du dernier match contre la Fiorentina, en plus d'aborder la prochaine rencontre contre Vancouver. S'il y a une séance vidéo, celle-ci ne dépasse pas 30 minutes.

10h à 11h30

Après s'être entraîné au Complexe sportif Bell de Brossard une bonne partie de l'hiver, l'Impact a depuis repris ses quartiers dans l'est de la métropole. En plus du Stade Saputo, l'Impact fait parfois un crochet par le parc Louis-Riel.

Les entraînements abordent les grandes thèmes du soccer: les animations offensives et défensives, les transitions attaque-défense et défense-attaque et les situations de coups de pied arrêtés.

Ils varient également en fonction des caractéristiques et du schéma tactique des adversaires. Avant le match contre Vancouver, l'Impact a ainsi travaillé les coups de pieds arrêtés, la grande force des Whitecaps.

Après l'entraînement, l'entraîneur et quelques joueurs répondent aux sollicitations des médias écrits et électroniques. Seuls Sportsnet et la télévision de Radio-Canada sont présents ce jour-là.

12h30 à 13h

À peine le temps de prendre une douche et voilà Dos Santos en conférence de presse. L'entraîneur montréalais et l'Impact sont associés à la campagne internationale «1 but, l'éducation pour tous», chapeautée au Québec par l'Institut de coopération pour l'éducation des adultes. Le club montréalais est très présent dans la communauté. Une implication nécessaire, selon l'entraîneur, à l'opposé de ce que l'on peut voir chez les équipes européennes.

13h à 14h

L'heure du repas mais pas du repos. Le téléphone ne cesse de sonner. Lorsque le temps le lui permet, il aime se rendre dans un petit café italien situé sur la rue Jean-Talon. Là encore, le soccer n'est pas très loin avec des écharpes de l'Impact et de l'AS Roma, mais aussi des photographies de Francesco Totti sur les murs.

14h à 15h30

Début de la deuxième partie de la journée. Finis le gazon fraîchement taillé et l'odeur du vestiaire, Dos Santos s'enferme maintenant dans son bureau.

La pièce est exigüe et sobrement décorée. En face de sa table, se trouve une télévision et un lecteur DVD pour voir ou revoir les matchs. Sur les autres murs, un maillot floqué à son nom, deux tableaux blancs, ainsi que des cadres laminés représentant les trois championnats remportés par le club, en 1994, 2004 et 2009.

Mais rien n'est plus important que son ordinateur portatif, où il conserve les rapports des matchs des saisons 2009 et 2010, les séquences vidéos ou encore les prestations individuelles de ses joueurs après chaque match.

C'est la mise à jour de cette dernière tâche qui l'attend cet après-midi. Dans différents fichiers Excel, il évalue toutes les facettes du jeu en s'aidant de son carnet de match dans lequel se mélangent des notes écrites en portugais et en anglais.

Il commence par actualiser un «classement de performances» en attribuant deux points à chaque buteur montréalais et un point au passeur décisif. Puis, il inscrit le nombre de minutes jouées par chacun, les cartons jaunes et rouges reçus et les infractions commises. Au niveau collectif, il découpe chaque match en tranches de cinq minutes et ajoute une croix dans la case correspondante pour chaque but encaissé et marqué.

Les tendances se dégagent alors. Que ce soit dans la sur-utilisation des uns, dans la méforme des autres ou dans les petits travers collectifs. Par exemple, l'Impact a alloué une grande partie de ses buts entre la 60e et la 80e minute cette saison. Point positif, l'Impact a souvent répliqué en fin de rencontre.

15h30 à 17h

Habituellement, Dos Santos regarde le dernier match de son prochain adversaire pour en dégager les grandes lignes. Une exception est faite pour Vancouver, qu'il connaît déjà par coeur. «Je sais comment (le milieu de terrain) Ansu Toure tousse», lance à la blague l'entraîneur.

Une attention particulière est toutefois portée sur les coups de pied arrêtés offensifs et défensifs: comment se placent les joueurs adverses lors de ces situations? Quels joueurs de l'Impact leur opposer? Où doivent se placer les grands défenseurs centraux de l'Impact lors des corners offensifs? Lesquels de leurs coéquipiers sont chargés de déranger l'adversaire au marquage? Après cette analyse, l'entraîneur colle les huit feuilles dans le vestiaire afin de rafraîchir la mémoire de ses troupes.

Il consulte également le site internet du prochain concurrent pour connaître avec précision les derniers alignements, les blessés... Il tente alors de deviner le onze partant de son adversaire.

Après 17h

La journée est finie? Presque. Après un entraînement dans la salle de conditionnement, l'entraîneur rentre chez lui, sur la Rive-Sud de Montréal. La tête est bien souvent en mode soccer avec notamment le visionnement sur l'internet des autres matchs de la deuxième division de la USSF.