Lasse de ne pas obtenir l'oreille du ministère de l'Éducation, une coalition sur l'enseignement de l'histoire vient de lancer une pétition et un site internet.

La Coalition pour l'histoire revendique depuis 2006 une révision en profondeur des programmes d'histoire au primaire et au secondaire.

Elle reproche notamment aux programmes actuels de faire la promotion du multiculturalisme au détriment de l'histoire du Québec.

«Sous prétexte de l'évolution de l'historiographie (...), sous ce prétexte d'éducation à la citoyenneté, le ministère s'est trouvé à évacuer la question nationale, tout simplement», a déploré en entrevue, mercredi, le président de la Société des professeurs d'histoire du Québec, Laurent Lamontagne.

Il affirme ne pas vouloir attribuer de visées politiques aux concepteurs de ce programme, mais déplore du même souffle le fait que la question nationale du Québec ait ainsi été éludée. «Ce programme-là a été fait dans le secret. Il savait très bien, le ministère, que la question nationale au Québec, c'est toujours chaud, toujours.»

La coalition critique également le fait que le nombre d'heures d'enseignement de l'histoire puisse être réduit pour donner davantage d'heures dans les programmes de concentration arts plastiques-étude ou sports-étude, par exemple. Le temps prévu dans le régime pédagogique «n'est qu'indicatif et non prescriptif», dénonce encore M. Lamontagne.

«Madame la ministre (de l'Éducation, Michelle Courchesne) va jouer sur les mots en vous disant «voyons donc, il y en a plus d'histoire'. Oui, théoriquement il y en a plus. Mais dans la réalité, le ministère lui-même autorise les milieux à retrancher du temps» pour les cours d'histoire, déplore M. Lamontagne.

La coalition revendique notamment que les élèves du primaire, à partir de la troisième année, reçoivent 100 heures d'enseignement de l'histoire.

Elle demande également 100 heures durant les cinq années du secondaire.

Elle espère aussi pouvoir rencontrer la ministre Courchesne afin de lui expliquer ses revendications.

La coalition a entre autres comme membres la Fédération des sociétés d'histoire du Québec, la Société du patrimoine politique du Québec, la Société historique de Montréal, la revue Action nationale, la Société St-Jean-Baptiste de Montréal et l'Association des professeurs d'histoire des collèges du Québec.