Après avoir traité les Québécois de «paysans avec des cartes de crédit», le rédacteur en chef du magazine français Paris Match, Gilles Martin-Chauffier, s'en prend maintenant au sens de l'hospitalité des résidants de la Vieille Capitale.

Dans le numéro en kiosque depuis hier, le journaliste revient sur son récent séjour au Québec, au début du mois. Une chose est sûre: il n'a pas aimé.

«Et puis, on est allé à Québec, écrit-il. On a vite compris: si la ville était magnifique, elle n'était pas très partageuse. Et son merveilleux sens de l'hospitalité avait tout le charme accueillant du hérisson.»

Gilles Martin-Chauffier s'étonne de la réaction des journalistes, qui, semble-t-il, l'ont bombardé de questions sur la récente bourde du Paris Match. En juin, le magazine a confondu la ville de Québec et la province dans un dossier spécial de 35 pages consacré au 400e anniversaire de Québec.

«Les questions étaient posées sur le ton conciliant des communiqués des FARC», écrit le chroniqueur, qui rappelle que la ville de Québec n'a «jamais pardonné trois mots à Voltaire».

Gilles Martin-Chauffier revient également sur les propos qu'il a tenus en mai à l'émission de Christiane Charette, lorsqu'il a comparé les Québécois à des «paysans avec des cartes de crédit».

«Et alors? écrit-il. La Terre de va pas arrêter de tourner pour ça. Tous les Français se vantent de leurs racines paysannes et je ne pensais pas ces chers cousins si susceptibles. Heureusement que nous n'avons pas leur épiderme en papier de soie.»

Le maire de Québec, Régis Labeaume, ne s'est pas formalisé des propos du chroniqueur. «Le maire a lu la chronique. Il estime que c'est plus de la satire qu'autre chose et ne souhaite pas commenter», a dit hier soir son attaché de presse, Paul-Christian Nolin.

Même indifférence du côté de la Société du 400e anniversaire de Québec. «Actuellement, on s'occupe du spectacle de Paul McCartney, et personne n'est en mesure de commenter», s'est contenté de répondre le chargé de projet François Paquet.

Avec un grain de sel

Pierre-Paul Noreau, directeur de l'éditorial au quotidien Le Soleil, prend lui aussi la chronique avec un grain de sel: "Peut-être avons-nous la peau sensible, admet M. Noreau, visiblement amusé par la lecture du papier. Mais disons que l'erreur était grossière."

"Ce n'est jamais plaisant de se retrouver dans la situation de celui qui a gaffé, souligne-t-il. Il y a deux réactions: soit on est penaud, soit on contre-attaque. Gilles Martin-Chauffier a choisi la deuxième option."