L'association de défense des animaux PETA a tenté en vain de diffuser jeudi au Canada une publicité comparant la décapitation d'un passager dans un autocar à l'abattage de bêtes à des fins alimentaires, une initiative qui a suscité l'indignation.

«Manitoba: la gorge d'un jeune homme innocent a été tranchée, il crie et se débat sans que personne ne réagisse, l'homme au couteau ne montre aucune émotion, la victime est poignardée, décapitée et sa chair mangée. Et cela se poursuit encore», martèle en caractère noir sur fond blanc la publicité de PETA.

Cet encart, qui figure sur le site de l'organisation, était destiné au journal Portage Daily Graphic de Portage la Prairie, petite localité du Manitoba (centre) où est détenu Vince Weiguang Li, un immigrant chinois accusé du meurtre, dans des conditions atroces, de Tim McLean, 22 ans, son voisin lors d'un trajet en autocar de la compagnie Greyhound entre les villes d'Edmonton et Winnipeg.

M. Li a poignardé à 40 reprises sa victime, l'a décapitée, a découpé des parties de la dépouille et semblait les manger, a affirmé le ministère public lors d'une audience judiciaire cette semaine. La police a retrouvé dans une des poches du meurtrier présumé un sac de plastique contenant un nez, une oreille et une partie de lèvre.

Le Portage Daily Graphic a refusé de publier la publicité de l'organisation animaliste jugeant qu'elle «est irrespectueuse à l'égard de la famille de la victime et qu'il est inapproprié de comparer une vie humaine à un animal», a déclaré à l'AFP, le directeur du journal, Barry Clayton.