Le frère André pourrait bientôt grossir les rangs des saints de l'Église catholique.

Le pape Benoît XVI a reconnu samedi une guérison miraculeuse attribuable à l'intercession du célèbre religieux montréalais. L'homme à qui l'ont doit l'Oratoire Saint-Joseph deviendrait ainsi le deuxième saint québécois après Marguerite d'Youville. 

C'est lors d'une rencontre privée à Rome avec le préfet de la Congrégation pour la cause des saints, Mgr Angelo Amato, que le souverain pontife a reconnu la guérison inexplicable scientifiquement. Le Vatican est toutefois resté muet sur les circonstances entourant le miracle. Il s'agit de l'étape ultime à franchir avant de pouvoir être canonisé. Le chef de l'Église catholique devra prochainement trancher à savoir si le frère André mérite sa place parmi les saints.

Les représentants de l'Église catholique et de l'Oratoire Saint-Joseph refusent d'accorder des entrevues aux médias avant l'émission officielle, en 2010, du décret reconnaissant la guérison miraculeuse.

Le vice-postulateur de la cause de canonisation du frère André, père Mario Lachapelle, a toutefois indiqué dans un communiqué que la voie à la canonisation du frère André était maintenant ouverte. «Aujourd'hui, l'une des plus belles pages de notre histoire collective s'écrit», a-t-il déclaré.

Selon le communiqué, le cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque de Montréal, s'est également «réjouit» de la nouvelle.

Le frère André est né en août 1845. À son décès en 1937, près d'un million de personnes ont défilé dans les rues de Montréal pour lui rendre un dernier hommage. Au fil des ans, dix millions de personnes ont signé des pétitions pour demander sa canonisation.

Le religieux a été déclaré vénérable le 12 juin 1978 par le pape Paul VI, puis a été béatifié le 23 mai 1982 par le pape Jean-Paul II à Rome.

Celui-ci a également franchit un premier pas sur le chemin de la sainteté samedi. Au cours de la même rencontre, le pape Benoît XVI a signé un décret attestant des vertus héroïques à son prédécesseur, un préalable à la béatification. Le père Popieluszko, mais aussi le controversé pape Pie XII, ont également avancé vers le statut de «bienheureux», étape vers la canonisation. Le Saint-Père a reconnu l'héroïcité des vertus du pape Pie XII mort en 1958, malgré l'opposition d'organisations juives qui lui reprochent son silence sur l'Holocauste pendant la Seconde guerre mondiale.