La première année de l'administration Obama, la débâcle de la Caisse de dépôt et la descente aux enfers de l'Action démocratique auront retenu l'attention des Québécois au cours de l'année 2009

Dans un sondage mené par la firme Angus Reid pour le compte de La Presse, ces trois faits marquants sont passés loin devant la pandémie de grippe A (H1N1) et les scandales financiers de toutes sortes dans les préoccupations des gens. En cette fin de 2009, nous avons cru intéressant de faire un bilan de l'année en faisant appel à l'opinion des Québécois. Constat : ces derniers ont retenu les «vraies affaires».

«Dans ce genre de sondage, je suis toujours inquiet parce que les réponses des gens ont tendance à refléter ce qui s'est passé en fin d'année. Or, ici, on constate qu'ils ont retenu les faits marquants», observe Jaideep Mukerji, vice-président de la firme Angus Reid.

Il donne en exemple l'entrée en fonction de Barack Obama comme 44e président des États-Unis. Pour les répondants à notre coup de sonde, il s'agit - et de loin - du plus important événement de l'année, avec un taux de réponse de 59%. C'est loin devant les scandales financiers (17%) et la grippe (15%).

Autre cas fort intéressant, la question «Quelle est la gaffe de l'année ?». Dans 32% des cas (notre taux le plus élevé), les répondants ont choisi les bombardements de civils en Afghanistan. Cela montre une certaine préoccupation face au travail des militaires occidentaux et au sort de la population dans ce pays.

CDPQ et ADQ

On voyait venir depuis 2008 les événements entourant le déficit de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). Mais ce n'est qu'en février 2009 que les chiffres ont été dévoilés : un trou de 40 milliards de dollars.

Pour les Québécois, le vrai scandale financier de l'année, il est là ! Pas moins de 58% des répondants ont voté pour cette réponse, laissant des miettes à la saga Bernard Madoff, à Vincent Lacroix, à Earl Jones et aux compteurs d'eau montréalais.

Ils ont appliqué la même logique avec la «démission de l'année» : l'ancien président de la CDPQ, Richard Guay, arrive en tête, ex aequo avec Denis Coderre qui a quitté son poste de lieutenant politique de Michael Ignatieff au Québec.

Quant aux déboires de l'ADQ, ils arrivent au premier rang de deux catégories : l'événement de l'année qui a le plus mal tourné (la course au leadership du parti) et l'étoile filante de l'année (Gilles Taillon qui a été chef durant trois semaines).

Mené du 16 au 18 décembre auprès de 800 personnes (marge d'erreur de 3,46%, 19 fois sur 20), notre sondage se décline en fonction de la région, du sexe, de l'âge, de la langue, de la scolarité des répondants et du parti pour lequel ils ont voté aux élections provinciales de 2008. Il est intéressant de noter la disparité entre certaines réponses.

Ainsi, lorsqu'on leur demande quel a été l'objet de l'année, 38% des répondants de la région de Montréal choisissent la bicyclette Bixi alors qu'ailleurs au Québec, c'est la seringue contre la grippe A (H1N1) (32%) qui se hisse en tête du palmarès.

Et quelle est la phrase de l'année ? Les francophones appuient massivement les «Je ne le savais pas» répétés par le maire Gérald Tremblay dans la foulée des scandales financiers. Chez les anglophones, c'est le message «Préparez-vous au choc», lancé par le pilote Chesley Sullenberger avant de faire amerrir son avion sur les eaux du fleuve Hudson, qui capte l'imagination.