En dépit des nombreux appels à des mesures plus énergiques pour sauver la rainette faux-grillon, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune n'a prévu aucune initiative en ce sens.

Le 12 avril, l'équipe de rétablissement de cette espèce menacée, composée en majorité de biologistes gouvernementaux, a envoyé un avis à quatre ministères, dont le MRNF, prédisant la disparition de la rainette, en dépit de 10 années d'efforts.

 

«Il n'y aura aucune initiative tant que les trois autres ministères n'auront pas pris connaissance de l'avis», a indiqué à La Presse Éric Santerre, porte-parole du MRNF.

«Il y a quand même eu des efforts de la part de cette équipe pour sensibiliser les autorités municipales, a dit M. Santerre. On est conscients qu'il y a un problème. Maintenant ça se passe à un ordre plus élevé (que l'ordre municipal).»

La rainette faux-grillon de l'Ouest est la plus petite et aussi la plus menacée des 11 espèces de grenouilles du Québec. Son habitat disparaît sous la construction en Montérégie.

Le gouvernement du Québec l'a désignée vulnérable en mars 2000. Le mois dernier, le gouvernement fédéral l'a ajoutée à la liste des espèces en péril.

Au cours de la semaine, devant le constat d'échec de l'équipe de rétablissement, de nombreuses voix se sont élevées pour exiger des actions plus vigoureuses.

La députée de Taillon, Marie Malavoy, a réclamé que le gouvernement protège de manière définitive le Boisé du Tremblay, à Longueuil.

«Les autorités en place devront être en mesure de fournir des outils légaux adéquats pour protéger l'ensemble des espèces à statut précaire avant que les projets résidentiels ne rasent les derniers boisés d'intérêt en Montérégie», a indiqué pour sa part le Centre d'information sur l'environnement de Longueuil.

Selon Christian Simard, directeur général de Nature Québec, «la Loi sur la qualité de l'environnement n'accorde pas de protection réelle aux milieux humides, lesquels disparaissent à la vitesse grand V au profit de quelques promoteurs».