Des compagnies de tabac sont accusées de contourner la législation fédérale annoncée par le premier ministre Stephen Harper afin d'empêcher les jeunes personnes de fumer des cigarettes aromatisées.

Les importateurs de ces cigarillos à saveur de vanille, fraise et pêche, entre autres, ont modifié la taille et les caractéristiques de leurs produits afin de pouvoir les faire entrer au pays.

Rob Cunningham, de la Société canadienne du cancer, affirme que les importateurs en question ont agi de la sorte à cause de la loi et afin de contourner celle-ci.

«C'est le jeu du chat et la souris», a-t-il dit.

M. Cunningham s'est dit préoccupé par l'impact de la vente de ces cigarillos, vendus sous des noms de marque tels que Honey T, Prime Time et Bullseye.

Durant la campagne électorale fédérale de 2008, M. Harper avait promis d'agir contre les méthodes de mise en marché des compagnies de tabac ciblant les jeunes personnes.

Cet engagement s'est traduit par l'adoption d'une loi fédérale appuyée par tous les partis et dont les dispositions doivent être respectées par les détaillants depuis le 5 juillet.

La loi définit les petits cigares comme tout produit d'un poids de 1,4 gramme ou moins muni d'un filtre similaire à celui des cigarettes.

Les cigarillos sont maintenant légèrement plus gros et les filtres sont disparus. De plus, du tabac supplémentaire se trouve dans l'espace précédemment occupé par le filtre.

Casa Cubana, un entreprise montréalaise qui importe différentes marques, affirme que ses produits sont légaux parce qu'ils ne sont pas des «petits cigares» tels que définis par la législation fédérale.

Les cigarillos sont maintenant vendus par paquets de 10 ou 20. Par la passé, ils étaient également disponibles individuellement - dans de petits cylindres de plastique - dans les dépanneurs, à côté de la caisse enregistreuse.

M. Cunningham, principal analyste des politiques au sein de la Société canadienne du cancer, affirme que les cigarillos aromatisés n'étaient pas un produit disponible au Canada il y a 10 ans, mais que leurs ventes ont depuis augmenté de façon vertigineuse.

«À nos yeux, il est totalement inacceptable de donner une saveur de fruit, de crème glacée et de bonbon à un produit du tabac pour le rendre meilleur au goût et plus facile à fumer», a-t-il dit.

M. Cunningham déplore également le fait que contrairement aux paquets de cigarettes, ornés de mises en garde et informations de santé de chaque côté, les paquets de petits cigares n'en ont qu'à l'arrière.