La vente à rabais en 2005 d'un terrain de la Ville de Montréal à une firme associée à Tony Accurso a déclenché les foudres de l'opposition à l'hôtel de ville, qui a demandé une enquête élargie du vérificateur général sur toutes les transactions immobilières.

Selon ce que le quotidien The Gazette a révélé, un terrain de 12,4 millions de pieds carrés situé à Terrebonne, utilisé par Montréal comme pépinière, a été vendu 2,4 millions en octobre 2005. Ce terrain était pourtant évalué à plus de sept millions dix ans plus tôt. En bordure de l'autoroute 25, là où un nouveau pont entraînera une circulation accrue, et près de la ligne de passage du futur train de l'Est, le terrain pourrait héberger un développement résidentiel. La firme qui l'a acquis, Côte de Terrebonne, a signé un contrat avec Antonio Accurso pour le développement et les démarches de changement de zonage.

«On trouve inacceptable qu'on vende à rabais... mais qu'on achète toujours à gros prix, a dénoncé Alex Norris, conseiller de Projet Montréal. C'est tout à fait bizarre qu'un terrain valant sept millions se vende 2,4 millions. C'est troublant, et ça mérite d'être étudié par le vérificateur général.»

Ce sont en fait toutes les transactions immobilières impliquant la Ville qui devraient passer sous la loupe du vérificateur, estime M. Norris. L'occasion est belle pour donner plus de mordant aux règles entourant les activités des lobbyistes. Il cite l'exemple de Toronto où ils doivent obligatoirement être inscrits au registre pour avoir le droit de communiquer avec des fonctionnaires. «Ici, on se demande quelles ont été les communications pour tenter d'influencer l'administration avant la transaction. On sait que ce sont des partis politiques qui reçoivent une partie importante de leur financement de ces promoteurs et entrepreneurs en construction.»