En dépit d'un récent jugement du Tribunal des droits de la personne l'interdisant de le faire, le maire Jean Tremblay a récité sa traditionnelle prière avant le début de la séance du Conseil municipal de Saguenay, lundi soir.

M. Tremblay s'est exécuté devant une salle comble où s'étaient réunies quelque 150 personnes, dont certaines lui étaient favorables.

Une cinquantaine d'autres personnes se sont vu refuser l'accès à la salle des délibérations, et des policiers étaient présents dans le secteur pour assurer la sécurité.

Quelques huées se sont fait entendre pendant le récit de la prière.

Selon ce qu'a rapporté Radio-Canada lundi soir, Jean Tremblay a confirmé après la séance qu'il avait des devis de ses avocats lui permettant, sans aucune réprimande du tribunal, d'aller de l'avant avec sa prière.

Le collectif «Citoyens pour la démocratie» entendait se manifester et protester contre la décision de M. Tremblay de contester le jugement du Tribunal des droits de la personne.

Dans un communiqué, «Citoyens pour la démocratie» a dit refuser que le maire Tremblay prétende parler au nom de l'ensemble des citoyens dans sa croisade pour la prière. Le collectif avait invité la population à aller manifester son désaccord lors de l'assemblée du conseil de lundi.

Le Mouvement laïque québécois (MLQ) avait aussi donné instruction à son avocat d'entreprendre des procédures d'outrage au tribunal si le maire ne respectait pas l'ordonnance de cesser la récitation de la prière et de retirer les symboles religieux dans la salle du conseil.

S'il refuse de soumettre au jugement du Tribunal des droits de la personne, Jean Tremblay s'expose à des accusations d'outrage au tribunal et il est passible d'une amende allant jusqu'à 50 000$, a indiqué Me Luc Alarie, l'avocat du MLQ.

Le maire met aussi son poste en jeu puisqu'une disposition de la Loi sur les élections et les référendums permet au procureur général, à la municipalité ou à un électeur de le faire déclarer inhabile en cas d'inconduite.