Les municipalités de la banlieue nord rejettent avec véhémence le projet de plan d'aménagement régional déposé par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui vise à encadrer le développement résidentiel et industriel dans les 82 municipalités de la métropole, au cours des 20 prochaines années.

À l'occasion d'une réunion animée du conseil des élus de la CMM, hier, les maires et mairesses de Mirabel, L'Assomption, Blainville, Ste-Thérèse, Rosemère, Boisbriand, Sainte-Anne-des-Plaines et Lorraine, ont tour à tour dénoncé la principale disposition de ce plan qui interdira tout empiètement de territoire dans la zone agricole, durant les cinq prochaines années.

Ils ont accusé la CMM de «freiner le développement industriel», et de leur imposer des contraintes de construction et d'aménagement qui ne correspondent pas aux types de maisons ou de logements recherchés dans leurs municipalités.

Le maire de Terrebonne, Marc Robitaille, a déposé au conseil de la CMM une résolution demandant de reporter de 30 jours l'adoption de ce projet de plan d'aménagement. Les élus de Laval ont appuyé la résolution de la banlieue nord, mais les autres membres du conseil, qui représentent Montréal, l'agglomération de Longueuil et les municipalités de la couronne sud de la banlieue, l'ont rejetée.

Les élus de Laval et de la banlieue nord se sont alors levés, en signifiant qu'ils refusaient de participer au vote pour l'adoption du plan. Le document a été adopté à l'unanimité des membres restants du conseil.

Le président de la CMM et maire de Montréal, Gérald Tremblay, a essayé de rassurer les municipalités de la couronne nord, en affirmant que l'adoption de ce plan ouvrait une période de consultation de 120 jours durant laquelle les MRC pourront faire connaître leurs doléances. Une consultation publique, à l'automne, est aussi prévue avant son adoption finale, à la fin de 2011.

«La dernière chose qu'on veut faire, c'est de brimer le développement économique. Quand on ne crée pas de richesse, on ne peut pas améliorer la qualité de vie de nos citoyens. Nous sommes prêts à examiner les particularités des MRC et à regarder les demandes au niveau industriel», a assuré le président de la CMM.

Le maire de Blainville, François Cantin, a rétorqué que les municipalités de la couronne nord se demandent si la période de consultation va vraiment être une occasion d'intégrer les préoccupations de la couronne nord. «Parce que ces préoccupations, vous les connaissiez, et elles n'ont pas été reprises dans ce plan. Ici, M. Tremblay, sincèrement, c'est une petite crise de confiance qu'on vit là», a précisé M. Cantin

Le premier plan en 24 ans

En vertu de la loi 58 adoptée l'an dernier par le gouvernement du Québec, la CMM doit présenter avant demain son projet de Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD). Il s'agit du premier plan régional d'aménagement en près d'un quart de siècle. Le schéma en vigueur remonte à 1987.

Ce plan imposera de nouvelles règles d'aménagement du territoire pour les 82 municipalités qui composent la CMM, pour les 20 prochaines années. Les quartiers devront être plus densifiés, en augmentant le nombre de logements par hectare.

Le gel du périmètre d'urbanisation, pour l'ensemble des villes de la CMM, est prévu pour cinq ans. Cela signifie qu'il ne sera plus possible au cours de cette période d'étendre le territoire urbain dans les zones agricoles.