Un groupe de Québécois tentent de défier l'embargo américain en acheminant par les États-Unis du matériel destiné à Cuba. Partie de Montréal, la Caravane d'amitié Québec-Cuba a traversé cet après-midi la frontière américaine avec dans son compartiment à bagages une soixantaine de boîtes contenant de l'équipement médical et des articles scolaires.

Washington permet l'acheminement d'aide humanitaire vers Cuba, mais les organisateurs de la Caravane d'amitié Québec-Cuba ont refusé de se plier aux formalités demandées. «Le but de la caravane est de conscientiser les Américains, surtout, de l'odieux du blocus et d'influencer le gouvernement américain pour qu'il lève le blocus, a expliqué le porte-parole de la Caravane d'amitié Québec-Cuba, Sean O'Donoghue. Demander une licence serait comme donner notre accord à la loi.»

Les douaniers américains du poste frontalier de Stanhope-Norton ont décidé de laisser passer le matériel après avoir inspecté chacune des boîtes. Celles-ci sont maintenant prises en charge par l'organisation Pasteurs pour la paix qui tient une telle opération pour une 22e année. La caravane continuera d'amasser du matériel et traversera les États-Unis pour atteindre la frontière mexicaine dans une dizaine de jours. Elle devra alors se soumettre à nouveau au contrôle des douanes américaines.

Né sous l'embargo américain, décrété en 1962, le président de la Communauté cubaine au Canada, Yuri Pedraza, a accusé les États-Unis de violer les droits de la population cubaine. «C'est très compliqué pour mon pays d'acheter des médicaments et de pouvoir maintenir le système d'éducation, a-t-il souligné. Ça coûte très cher. Je pense que le principal travail que doivent faire les Cubains qui habitent à l'extérieur de Cuba, pour le bien de leur famille, est d'aider à briser cette loi injuste.» De passage au Québec pour participer à un congrès médical, la Dre Ana Calzada a ajouté que l'embargo a un grand impact sur le système de santé cubain. «Ça empêche beaucoup d'avancées au niveau médical, a-t-elle constaté. Plein d'hôpitaux manquent de matériel.»