Profession féminine, physiquement exigeante et rarement payante: les «préposées à l'entretien» (ou femmes de chambre) n'ont pas toujours la vie facile. Dans l'industrie du tourisme, les préposées à l'entretien ménager sont, dans plus de 80% des cas, des femmes, selon la dernière enquête sur la rémunération des employés réguliers de l'industrie touristique publiée par le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme.

Elles sont chargées de s'assurer de la propreté des chambres et des aires communes, ainsi que de répondre aux demandes des clients. Dans la moitié des cas, leurs employeurs n'exigent pas un diplôme secondaire, et l'expérience dans un domaine similaire n'est pas toujours nécessaire. En revanche, selon cette enquête, le dynamisme, la fiabilité mais aussi la forme physique sont requis.

Et pour cause: soulever des matelas et astiquer des salles de bains à répétition peut causer de nombreuses blessures. Entorse lombaire, entorse cervicale ou encore tendinite des épaules sont des maux fréquents, selon Annie Gagnon, représentante en lésions professionnelles de l'Union des employées de service, section locale 800. «Surtout dans les hôtels de luxe, les matelas et les couettes sont lourds, et en plus, il faut tout changer», explique Mme Gagnon.

Faire reconnaître ces blessures comme des blessures professionnelles n'est pas toujours évident, selon elle. Les préjugés sont tenaces: chacun peut estimer que le métier n'est pas si difficile puisqu'il ne s'agit «que» de ménage. «Ce qui est difficile, c'est de faire des mouvements variés, répétitifs. Ce n'est pas travailler dans la construction, mais c'est dur», dit-elle. Facteur aggravant: la charge quotidienne de travail des employées qui est de plus en plus grande. Il faut faire plus de chambres, en toujours moins de temps. «Plus on va vite, plus il y a des risques.»

Pourtant, le groupe d'âge des 26-45 ans est le plus représenté dans la profession (40% en 2003). On note aussi une forte présence de femmes immigrées parmi les préposées à l'entretien. Malgré la flexibilité inhérente à ce travail, le salaire horaire (supérieur au salaire minimum) pour le travail syndiqué exerce une forte attraction. «Pour elles, ce sont des emplois de rêve», dit Mme Gagnon.