L'ex-dirigeant de la FTQ-Construction confirme avoir assisté à une réunion avec M. Arsenault où il était question d'une tentative de pot-de-vin, comme le laissaient entendre les enregistrements audio. Deux autres dirigeants syndicaux, dont le président de la FTQ-Construction de l'époque, Jean Lavallée, ont assisté à cette rencontre qui se serait déroulée le 19 août 2008, selon Peirera.

Dans l'entrevue accordée à Radio-Canada, Ken Peirera raconte que Michel Arsenault aurait subi de la pression pour investir dans la Société Carboneutre. Cette firme est dirigée par Domenic Arcuri, présumé membre de la mafia lié au clan Rizzuto.

Selon Ken Peirera, Michel Arsenault aurait dit lors de la réunion: «Jean [en parlant à Jean Lavallée], ça c'est tout un investissement. Le Fonds devrait investir là-dedans, sauf que je sais qui est en arrière de ça. Je ne suis pas bien bien content de ça. Mais le Fonds devrait investir.»

Peirera aurait alors demandé: «Qui est en arrière de ça?», avant d'entendre la réponse d'Arsenault. «Écoute, le mois passé, Jocelyn Dupuis est monté ici avec un Italien. Il a mis 300 000 piastres sur la table pour faire passer ce dossier-là au Fonds de solidarité».

Une semaine plus tard, Ken Peirera a demandé à Jean Lavallée l'identité de l'Italien dont il avait été question lors de la réunion. Ce dernier aurait répondu: «Nick Rizzuto.»

«Je ne peux pas vous dire le père ou le fils, affirme Peirera à Radio-Canada, c'est ce qu'il m'a dit.»

Michel Arsenault a affirmé avoir refusé le pot-de-vin lors de la réunion. Mais Ken Peirera se questionne: «C'est à son honneur, si c'est vrai qu'il ne l'a pas passé, mais pourquoi il n'a pas appelé la police? Pourquoi aujourd'hui, il dit que ce n'est pas vrai?»