Outré d'avoir appris dans La Presse qu'il fait l'objet d'une enquête de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), le maire de Saint-Constant exige une rencontre avec son grand patron Robert Lafrenière, afin de s'assurer que ses troupes ne deviennent pas «un outil politique pour les oppositions sans scrupules».

«Il faut que cette situation cesse, c'est une attaque à la démocratie», a martelé le maire Gilles Pepin, au cours d'une conférence de presse organisée lundi pour réagir aux allégations à son endroit.

La semaine dernière, La Presse révélait que les policiers de l'Escouade Marteau, placés sous la houlette de l'UPAC, ont ouvert une enquête pour «abus de confiance» concernant l'administration du maire Pepin.

Des informations ont été transmises aux policiers sur de soi-disant malversations électorales et sur le déménagement controversé de la bibliothèque municipale dans le centre commercial d'un promoteur privé, déménagement qui faisait déjà l'objet de vérifications du ministère des Affaires municipales.

Le maire a répliqué lundi en dénonçant un groupe d'adversaires politiques qui se livrent selon lui à «une propagande haineuse et diffamatoire» et «qui démontrent une hargne et un esprit de vengeance sans limites» à son égard.

«Ils répandent des propos faux et mensongers, avec l'assentiment tacite de certains ministères», a dénoncé M. Pepin.

Le maire a donc écrit une lettre au commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, afin d'exiger une rencontre avec lui.

«Afin que l'UPAC ne devienne pas l'outil politique pour les oppositions sans scrupules, je vais lui demander d'analyser notre administration et les deux administrations précédentes», a-t-il annoncé.

«J'espère qu'ils vont venir nous rencontrer le plus vite possible», a ajouté M. Pepin.

Selon lui, lorsque les enquêteurs vont parcourir les livres de la municipalité de 25 000 habitants, ils vont constater rapidement que l'administration actuelle n'a rien à se reprocher. Mais ils pourraient trouver matière à enquête en passant au peigne fin les agissements des deux administrations précédentes, croit-il.

M. Pepin affirme être particulièrement fier de son bilan économique. Il a souligné que la dette per capita de Saint-Constant est d'à peine 1000 $, alors que la moyenne provinciale est plus de deux fois plus élevée, et que «les États-Unis et l'Europe sont tous étouffés par leur dette».