Les responsables des salles de rédaction au pays ont choisi la majorité du gouvernement conservateur comme la nouvelle de l'année 2011.

Cette majorité tant souhaitée, le premier ministre du Canada Stephen Harper l'avait demandée aux électeurs maintes fois durant la campagne électorale. Son slogan de campagne le clamait: il lui fallait «un gouvernement conservateur fort, stable et majoritaire».

Le fait qu'il ait finalement obtenu cette majorité a été désigné la nouvelle de l'année par les responsables des salles de rédaction du pays, qui se sont exprimés lors du sondage annuel réalisé à cet effet par La Presse Canadienne.

La majorité conservatrice a reçu 25% des votes exprimés, devançant à peine l'arrivée du Nouveau Parti démocratique comme Opposition officielle à la Chambre des communes, avec 24% des votes.

«J'ai choisi la majorité conservatrice parce que cela modifie en profondeur la joute politique au pays. En obtenant la majorité tant souhaitée, les conservateurs ont désormais les coudées franches pour mettre en oeuvre leur programme politique. Et ils n'ont pas perdu de temps à faire tanguer le pays vers la droite», a commenté Gaétan Chiasson, directeur de l'information du quotidien L'Acadie Nouvelle.

«C'était prévisible; les sondages indiquaient la tendance du vote. Mais je crois que les conservateurs ont supplanté les libéraux pour plusieurs années. Et à moins de revirements dans les autres volets de la politique canadienne, Stephen Harper demeurera premier ministre aussi longtemps qu'il le voudra», a commenté Dan Leger, du Halifax Chronicle-Herald.

Depuis leur retour à la Chambre des communes, les conservateurs se sont attardés à remplir leurs engagements électoraux. Plusieurs de ceux-ci, toutefois, dépendent de l'équilibre budgétaire. Ce retour à l'équilibre doit finalement survenir en 2015, soit un an plus tard que prévu durant la campagne électorale.

Les conservateurs se sont ainsi attaqués à la Commission canadienne du blé, au registre des armes d'épaule et à la loi sur le financement des partis politiques. Du même souffle, ils ont resserré les règles en matière de justice criminelle, notamment face aux jeunes contrevenants, soulevant ainsi l'ire de plusieurs groupes au Québec.

«M. Harper n'a pas perdu de temps. Sitôt arrivé, il a commencé à faire les changements importants qu'il rêvait de faire et qui vont façonner autrement le pays», a commenté Murray Wood, de CJME 980 à Régina.

Les autres nouvelles de l'année, selon les dirigeants des salles de rédaction du pays, sont les émeutes de la coupe Stanley à Vancouver, avec 12 pour cent, les incendies de Slave Lake, en Alberta, en mai dernier, avec 11 pour cent et le mouvement des indignés avec huit pour cent.

La fin de la mission canadienne en Afghanistan et les histoires de corruption au Québec ont chacun recueilli trois pour cent du suffrage exprimé.

Les autres sujets qui ont recueilli deux pour cent d'adhésion sont la controverse concernant les commotions cérébrales et les coups à la tête au hockey, la visite de Kate Middleton et du prince William au Canada, le déclin du mouvement souverainiste au Québec et le pipeline Keystone XL.

En queue de peloton, on retrouve avec un pour cent des votes: les mésaventures de Research In Motion avec son BlackBerry, le retour des Jets de Winnipeg et les femmes devenues premières ministres dans leur province respective.

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La Presse Canadienne a également mené une consultation auprès de la population par le biais de Yahoo! Canada et, cette fois, c'est la nouvelle de la montée du NPD de Jack Layton qui a été désignée comme nouvelle de l'année au pays, ayant recueilli 18% du suffrage exprimé.

«Je crois que beaucoup de Canadiens s'identifiaient à Jack Layton. On ne peut pas en dire autant de Stephen Harper ou de Michael Ignatieff», a commenté Andrew MacDonald, de Yahoo! Canada.

La visite du prince William a reçu 11% d'adhésion, le mouvement des indignés 10,6%, les émeutes de Vancouver 10%, la majorité conservatrice 9% et les Jets de Winnipeg 9%.