Le promoteur Evenko et le géant des télécommunications Bell Canada se lancent dans l'aventure de l'amphithéâtre de Laval, en y investissant conjointement 32 millions $.

Cette participation de Bell, qui obtient les droits nominatifs de ce qui deviendra la «Place Bell», et du promoteur Evenko, qui assumera la gestion de l'amphithéâtre de 10 000 places pour les 20 premières années, vient compléter le montage financier de l'infrastructure de 120 millions $.

Québec a déjà annoncé une participation de 46 millions $. Ottawa, qui avait promis d'injecter 15,9 millions $ en 2009, a cependant fait volte-face lorsqu'il a été question d'un possible déménagement du club-école du Canadien, les Bulldogs de Hamilton, dans le nouvel amphithéâtre. La Ville de Laval s'est donc retrouvée dans l'obligation d'assumer tout le reste de la facture, soit 42 millions $.

Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, a cependant promis lundi que cette contribution municipale n'entraînera aucune hausse de taxes ou d'alourdissement de la dette.

«La contribution municipale est assurée et provient des réserves que nous avons accumulées à cet effet. (...) Nous entendons payer la part qui nous sera réservée au comptant», a déclaré M. Vaillancourt.

Le maire a cependant ajouté qu'Ottawa ne pourrait pas renier ses promesses aussi facilement.

«Je peux comprendre que le gouvernement fédéral et M. Harper aient choisi de ne plus financer du tout ce type d'équipement, mais nous puisions cet argent dans un programme d'infrastructures réservé au développement des collectivités locales et c'était la part qui nous était attribuée. (...) Il s'agissait de fonds qui étaient réservés pour le bénéfice de la municipalité de Laval que nous entendons utiliser dans d'autres programmes», a-t-il averti.

La venue des Bulldogs n'est pas encore assurée pour autant, mais le vice-président d'Evenko, Jacques Aubé, a laissé entendre que la possibilité est bel et bien sur la table.

«Il est quand même un petit peu tôt pour déterminer quel genre d'équipe de hockey, d'équipe sportive qu'on va emmener à Laval. Mais il ne faut pas se leurrer ou se conter d'histoires: 10 000 places, effectivement, ça prend une équipe professionnelle», a-t-il reconnu.

La Ville de Laval avait d'abord prévu réaliser le projet en partenariat public-privé mais a dû se raviser, n'ayant reçu qu'une seule proposition, qu'elle a jugée inacceptable.

«Tout au long du processus nous avons eu plusieurs joueurs intéressés, mais on a rapidement compris que le modèle d'affaires dans lequel s'inscrit un amphithéâtre et un complexe de cette nature n'arrivait pas à justifier qu'un partenaire assume les risques à 100 pour cent», a expliqué Gaétan Turbide, président du conseil d'administration de la Cité de culture et du sport de Laval.

«Comme dans bien des partenariats publics-privés, vous êtes conscients que normalement on doit partager le risque et aussi partager les profits, mais le partage du risque devenait trop lourd pour le secteur privé», a-t-il ajouté.

Le complexe sera divisé en deux sections. La première, qui sera gérée par Evenko, abritera l'amphithéâtre de 10 000 places qui sera utilisable tant pour le hockey que pour des grands spectacles. La seconde, à vocation communautaire, sera sous le parapluie de la Cité de la culture et du sport de Laval, et offrira une patinoire de dimension olympique avec des gradins pouvant accueillir 2500 spectateurs, et une autre patinoire entourée de 500 places.

Le projet en est maintenant à l'appel de propositions pour la conception et la réalisation. Les responsables entendent lancer les travaux à l'automne et prévoient inaugurer le nouveau complexe à la fin de 2014.