Une PME française est traînée devant un tribunal de Washington pour une affaire de cacahuètes. L'histoire pourrait prêter à sourire si elle ne concernait 26 millions d'enfants de moins de 5 ans qui, dans le monde, souffrent de malnutrition sévère.

Le brevet qui protège une invention révolutionnaire, sucrée - et française - est au coeur de ce conflit transatlantique. Cette invention se présente sous la forme de petits sachets d'aluminium contenant une pâte nutritive baptisée «Plumpy'nut» (noix dodue) à base de lait en poudre, d'arachide, d'huiles végétales et de sucre, enrichie en vitamines et sels minéraux.

Né en 1998, ce «Nutella des pauvres» a mis dix ans à s'imposer et à remplumer des enfants squelettiques. La société française Nutriset, qui l'a mis au point et a bataillé avec le soutien de Médecins sans frontières (MSF), a acquis une position largement dominante, aujourd'hui contestée en justice.

«Des enfants meurent parce que Nutriset empêche d'autres sociétés de produire l'aliment qui les sauverait. Le brevet qu'ils invoquent est ridicule», estime le PDG d'une société californienne fabriquant des friandises à base de noix et de cacahuètes.

Est-ce que l'initiative des compagnies américaines visent plutôt à écouler des excédents américains? En matière d'aide alimentaire, les brevets devraient-ils être une exception? Lisez la suite sur LeMonde.fr.