Six mois après le séisme qui a dévasté leur île, les Haïtiens ont toujours un urgent besoin d'aide extérieure. Mais pas question pour autant d'accepter toutes les offres. La multinationale Monstanto -et le gouvernement de René Préval- sont en train de l'apprendre à leurs dépens.

La multinationale Monsanto a soulevé la colère de milliers de fermiers en proposant d'offrir un lot de semences hybrides de maïs et autres légumes pour aider à la reconstruction du pays. Des milliers d'entre eux ont manifesté en juin pour dénoncer ce «cadeau empoisonné» de Monsanto -et le gouvernement de René Préval- affirmant qu'il constitue en fait une menace pour la sécurité alimentaire du pays à plus long terme. «Les semences hybrides doivent être achetées chaque année leurs performances s'estompent et il n'est pas intéressant de ressemer les graines récoltées. Elles vont éliminer les semences locales qui existent depuis plus de deux siècles et rendre les paysans dépendants de l'agrobusiness», explique un militant.

Pour tenter de mettre fin à la controverse, le ministre haïtien de l'agriculture, Joanas Gué, a assuré que son gouvernement avait refusé les semences d'organismes génétiquement modifiés (OGM), mais ces explications ne semblent pas avoir calmé les appréhensions des fermiers.

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