*Bruit de toux.

J’ai la COVID-19.

*Bruit de toux.

Symptômes on ne peut plus légers, d’abord parce que je suis une force de la nature et ensuite, parce que j’ai été vacciné. Prière de ne pas envoyer de fleurs, enfin, pas tout de suite.

Non, cette chronique n’est pas tombée dans un trou noir de l’espace-temps, nous ne sommes pas en 2021. Je me suis réveillé lundi avec un mal de gorge un peu plus gossant que la veille, je me suis testé et la petite ligne rose est apparue, narquoise : positif.

J’avais volontairement oublié la COVID-19. Comme tout le monde, quoi. Je suis encore à boutte de ces éreintantes années de yoyo pandémique.

Quand je vois des nouvelles sur la COVID-19, par exemple sur la recrudescence des cas ici et ailleurs, généralement je zappe, ça ne m’intéresse pas… 

Vous me ferez signe quand les hôpitaux seront sur le point de déborder… Et les données sont claires : les unités de soins intensifs ne sont pas sur le bord de la rupture. Nous pouvons subir des infarctus et avoir des accidents de rouli-roulant en toute quiétude, les respirateurs des soins intensifs ne seront pas monopolisés par des négationnistes sanitaires.

Me voici donc semi-isolé à la maison. Je dis semi-isolé, car il n’y a plus de règles d’isolement. Donc, quand j’ai une course à faire, je la fais et je mets mon masque. Évidemment, je ne suis pas inconscient, je n’irais pas visiter ma mère au CHSLD. Surtout qu’elle est morte.

*Bruit de toux.

Mais quand même, cette troisième COVID-19, c’est une sorte de voyage dans un pays que j’ai haï. Et… Ce n’est plus un évènement. C’est ça, la phase endémique d’un virus, j’imagine. Merci aux vaccins.

Évidemment, les Soldats de Lumière qui ont sauvé la Démocratie à coups de klaxon ont eu vent que j’avais la COVID-19 (ils veillent au grain) et les voilà qui rappliquent dans ma messagerie afin de commenter l’efficacité des vaccins du haut de leur doctorat de l’Université de La Vie…

Je regarde leurs insultes et c’est un élan de compassion qui m’envahit : la pandémie, c’était la plus belle période de leur vie, ils avaient une mission dans une sorte de Donjon & Dragons format géant dont le but était d’abattre la Dictature Sanitaire™.

Là, maintenant que le virus est endémique, ils s’ennuient ferme… 

Et le quotidien les rattrape. Et leur vie est aussi plate qu’avant mars 2020. Et les fameuses arrestations de journalistes, médecins et politiciens qu’ils n’avaient cessé de prophétiser n’ont pas eu lieu dans le cadre de ce fameux procès Nuremberg 2.0…

Enfin, si, il y en a eu, des arrestations : Trump a été arrêté… Quatre fois.

Ils regardent les cas de COVID-19 qui montent, ils s’énervent, ils prédisent le retour de la Dictature, ils font des vidéos alarmistes, il se frottent les mains en faisant mine du contraire : Yes !

Ils font penser à ces preachers chrétiens américains qui pourfendent l’homosexualité avec un zèle talibanesque et qu’on surprend plus tard dans des proportions troublantes à faire des guiliguilis avec des hommes : les conspis font semblant de ne pas aimer ce qu’ils dénoncent…

*Bruit de toux.

L’ARTM – L’Autorité régionale de transport métropolitain est cette créature un peu difforme qui est chargée de « chapeauter » le transport collectif dans la région de Montréal.

Deux fois ces derniers temps, l’ARTM a été symboliquement déculottée, les deux fois par des scoops de La Presse, les deux fois mettant en scène des étudiants perspicaces.

D’abord, un étudiant de McGill a créé un logiciel pour recharger chez lui des cartes Opus, un chantier que l’ARTM tente de mener à bien depuis des années à grands coups de millions et d’expertise (française).

Ensuite, un étudiant de Concordia a imité la signalétique de l’ARTM pour diriger les clients qui cherchent le REM, entre le métro Bonaventure et la gare Centrale. Sept heures de travail, moins de 100 $ d’autocollants de chez Bureau en Gros et hop, de la signalétique, en veux-tu, en v’là !

C’est que voyez-vous, l’ARTM n’a pas eu assez de temps pour planifier ladite signalétique, depuis le temps qu’on attend le REM… 

Je cite l’ARTM, en réaction à ce scoop : « Avec le REM et la STM, une équipe multidisciplinaire de l’ARTM a rassemblé toutes les parties prenantes afin de bonifier la signalétique entre les réseaux pour que le parcours des usagers soit mieux balisé, plus fluide et fonctionnel. »

J’imagine cette équipe multidisciplinaire de l’ARTM d’ici :

  • Des consultants tchèques sur la perception spatiale ;
  • Des sommités du design danois ;
  • Deux cracheurs de feu du Cirque du Soleil (ils savent attirer l’attention des passants) ;
  • Quatre-cinq publicitaires (pourquoi pas ?).

Et toutes ces parties prenantes se prennent la tête en se posant une question complexe, mais ma foi essentielle :

Où va-t-on coller la signalétique dans le couloir qui mène du métro Bonaventure à la gare Centrale ?

Dans le meeting, manque juste Clotaire Rapaille…

Le Québec, des fois, han ?

LES CYCLISTES – Une réaction sur deux à ma chronique de la semaine dernière sur le plan de sécurité routière présenté par la ministre Geneviève Guilbault : « Oui, mais les vélos ? »

Bien sûr, les camions, les autos et les poids lourds sont plus dangereux pour la vie humaine que les vélos. C’est une bête question de physique. Bien sûr, ce sont les véhicules motorisés qu’il faut réguler, ralentir, discipliner.

Mais (et ce « mais » va faire hurler mes amis des lobbys pro-vélo, pro-piétons, pro-ville-avec-moins-de-chars) il va bien falloir admettre un jour qu’on n’a jamais de difficulté à trouver des hooligans à pédale qui font suer tout le monde en ce demi-pays.

J’y reviendrai, quand je tousserai moins.

D’ailleurs je reviens du Danemark (je sais que c’est la chose la plus bo-bo à dire, désolé, revenir du Danemark étant l’équivalent touristique d’aimer le vin orange) et ceci expliquant cela, il sera question de conjuguer vélo et civisme…

Ça se peut.