Redoutant une hausse de la propagation de la COVID-19 à la rentrée, la Santé publique devance la campagne de vaccination pour l’ensemble des 18 ans et plus. Ceux-ci pourront dès mercredi prendre rendez-vous afin d’obtenir une dose de rappel, si leur dernière dose remonte à plus de cinq mois. Par ailleurs, le vaccin adapté à Omicron devrait être disponible au Québec d’ici moins de deux semaines.

« La campagne de vaccination évolue bien, et même très bien, mais il y a de l’espace pour les rendez-vous. On devance aujourd’hui la possibilité pour tous les 18 ans et plus de prendre rendez-vous », a expliqué le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau, en conférence de presse. Il a indiqué que les jeunes enfants pourront de leur côté profiter d’une dose de rappel « dès le milieu de la semaine prochaine ».

Le DBoileau estime par ailleurs qu’un vaccin bivalent, adapté aux différentes souches du variant Omicron, devrait être « disponible d’ici moins de deux semaines ».

Quand le nouveau vaccin va arriver, on va le changer pour le nouveau vaccin. Nous n’écoulerons pas les stocks qu’on a du vaccin actuel.

Le DLuc Boileau

Pour l’instant, ce vaccin bivalent ne sera toutefois disponible que pour les 18 ans et plus. Les plus jeunes devront pour l’instant se contenter du vaccin actuel, a confirmé la microbiologiste-infectiologue et présidente du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ), la Dre Caroline Quach.

La semaine dernière, la Santé publique fédérale avait dit « travailler le plus rapidement possible » afin d’approuver les nouveaux vaccins adaptés à Omicron des pharmaceutiques Moderna et Pfizer, jugeant qu’à l’aube d’une potentielle huitième vague de COVID-19 cet automne, obtenir une dose de rappel avec le vaccin actuel est une « priorité absolue ». Ottawa a déjà annoncé avoir sécurisé près de 12 millions de doses du nouveau vaccin bivalent pour une première livraison.

« Pas de catastrophe » à prévoir

Avec l’arrivée de la rentrée, il est effectivement fort possible de voir une hausse des cas de COVID-19, prévoit la Santé publique québécoise. « On l’a vu au cours des deux dernières années : la rentrée est une période charnière où la COVID-19 risque de montrer des signes d’augmentation, et qui pourraient possiblement arriver même plus vite que tard », a évoqué le DBoileau. « Le virus circule toujours. On a une courbe qui descend tranquillement, mais il est toujours là », a-t-il insisté.

Quant à elle, la conseillère médicale stratégique senior au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), la Dre Marie-France Raynault, s’attend aussi à « beaucoup d’infections », même si « beaucoup d’enfants ont fait la COVID-19 cet été ». « Je n’attends pas de catastrophe. Je pense que nos enfants vont pouvoir continuer de bénéficier de la scolarité en présentiel », a-t-elle jugé.

Les autorités ne jugent toujours pas « nécessaire » de réimposer le port du masque dans le réseau scolaire dans la foulée de la rentrée, jugeant notamment que cette mesure présente aussi « beaucoup d’inconvénients » pour le bien-être et l’apprentissage chez les plus jeunes. Québec encourage néanmoins les établissements à bien ventiler leurs classes et à être vigilants pour reconnaître des symptômes, afin de s’isoler en cas de contamination. « Ce sont des mesures suffisantes », estime le DBoileau.

« On ne s’attend pas à des infections sévères ou des complications. On va traiter ce virus-là comme un autre virus respiratoire », a aussi soulevé la Dre Quach, faisant valoir qu’aucune mesure restrictive n’est implantée pour les autres maladies respiratoires. « D’un point de vue développemental, l’enfant a besoin de voir l’autre, de comprendre ce qu’il lui dit aussi », a-t-elle aussi plaidé.

Si la rentrée devrait être un facteur aggravant de la huitième vague, la campagne électorale – qui sera déclenchée dimanche – ne devrait pas être « un facteur déterminant », selon le DBoileau. « Toutefois, les partis politiques dans la progression de leur campagne sont déjà avisés. Ils l’ont été à travers tous nos messages que le virus circule toujours, et qu’il faut prendre les mesures pour éviter de l’attraper et de le donner aux autres », a-t-il dit.