Québec implore de nouveau la population à recevoir une dose de rappel, au moment où les cas de COVID-19 et les hospitalisations y étant reliées sont en hausse. Le ministre Christian Dubé ne s’inquiète pas outre mesure des faibles taux de vaccination, mais se dit néanmoins « préoccupé » par la situation en Europe.

« 22 % de la population a reçu une dose de rappel dans les cinq derniers mois, donc environ 1,5 million de vaccins. J’entends souvent que ça peut sembler faible, mais quand on analyse les chiffres par catégories d’âge, on est en meilleure position. Chez les 60-79 ans, ce pourcentage monte à 39 %. Et pour les 80 ans et plus, c’est 52 % », a dit M. Dubé mercredi, lors de sa première sortie depuis la fin de la campagne électorale.

Chez les jeunes, les taux de vaccination sont nettement plus faibles, mais énormément d’entre eux ont été infectés, selon le ministre. Il affirme que Québec « vaccine au moins plus de 100 000 personnes par semaine, tous âges confondus, depuis le 15 août ». De ce nombre, les deux tiers sont considérés comme plus vulnérables, soit des Québécois âgés de 60 ans et plus.

M. Dubé espère voir ce rythme de 100 000 doses hebdomadaires « augmenter » dans les prochaines semaines, devant une « hausse constante des cas de COVID depuis les 4 dernières semaines, surtout chez les personnes de 70 ans et plus et les travailleurs de la santé », dont 3000 sont encore absents du réseau.

« On voit une hausse des hospitalisations, mais qui demeure inférieure à ce que nous avons déjà connu dans les vagues précédentes. Et surtout, cette hausse ne se fait pas sentir dans les soins intensifs pour le moment », s’est réjoui M. Dubé, en invitant tous les Québécois vaccinés il y a plus de cinq mois, ou ayant fait l’infection depuis plus de trois mois, à se faire vacciner.

Si l’impact de la COVID-19 a semblé se stabiliser durant le congé de l’Action de grâce, les plus récentes données montrent une forte augmentation. Le Québec a rapporté mercredi une hausse de 207 hospitalisations. Il faut remonter au 10 août pour compter autant de patients affectés par la COVID-19 dans les hôpitaux.

Québec n’envisage pas de nouvelles mesures sanitaires jusqu’ici. Si un nouveau variant « plus dangereux et plus mortel » devait survenir, la situation pourrait toutefois changer, a prévenu le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau.

Le cas de l’Europe… et Noël en vue

M. Dubé avoue néanmoins être « préoccupé » par ce qui se passe en Europe, où les taux d’hospitalisations sont en plus forte hausse. De passage à Québec mardi, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, avait lui aussi évoqué des craintes à ce sujet.

« On voit ce qui se passe en Europe, avec des pays comme la France qui ont enregistré une hausse de 40 % des hospitalisations depuis une semaine. Et on sait qu’on est toujours un peu en retard sur eux », avait-il fait valoir, en s’inquiétant du fait qu’à peine un Canadien sur cinq est adéquatement vacciné.

« En ce moment, on a une situation qui est certainement préoccupante », a de son côté jugé le DLuc Boileau. « On va encore plus être à l’intérieur, avoir plus de contagion possible. Et Noël s’en vient. C’est loin Noël, mais ce n’est pas si loin que ça. C’est dans deux mois et demi. Si on veut s’y préparer, soyons assurés d’avoir une bonne vaccination », a-t-il insisté.

La Santé publique a également confirmé que le vaccin bivalent de Pfizer adapté au variant Omicron arrivera au cours des prochains jours. Québec envisage par ailleurs une révision des cinq jours d’isolement avec symptômes de COVID-19, une mesure déjà abandonnée en Ontario.

Plus tôt, mercredi, le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le DTedros Adhanom Ghebreyesus, a averti mercredi que la COVID longue, qui touche environ 5 % des Québécois à l’heure actuelle, « dévaste » la vie et le quotidien de dizaines de millions de personnes dans le monde. L’OMS exhorte les États à lancer des programmes « immédiats » et « soutenus » pour contrer la maladie.

En décembre 2021, avant la cinquième vague et l’arrivée de nouveaux variants, le ministère de la Santé et des Services sociaux estimait qu’environ 23 000 personnes étaient atteintes de COVID longue. « Actuellement, en tenant compte de la vaccination et des variants présents, 5 % des cas vont donner un cas de COVID-19 longue », indiquait mardi à La Presse Simon Décary, professeur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.