Des responsables de la santé publique indiquent que le nombre d’infections à la COVID-19 augmente à nouveau — juste à temps pour la saison des virus respiratoires en automne et en hiver, lorsque le virus respiratoire syncytial (VRS) et la grippe entrent également en scène.

Santé Canada a récemment autorisé un vaccin à ARNm contre la COVID-19 mis à jour, fabriqué par Moderna, qui cible le sous-variant XBB.1.5 d’Omicron qui circule actuellement. Le gouvernement fédéral envoie le nouveau vaccin aux provinces et aux territoires, qui sont responsables de le déployer auprès du public.

« Je pense que le moment est bien choisi, a déclaré le docteur Jeffrey Pernica, chef de la division des maladies infectieuses à l’Université McMaster à Hamilton. L’incidence de la COVID-19 a commencé à remonter. »

Il semble clair que de nombreux Canadiens en ont assez de se faire vacciner contre la COVID-19 : selon l’Agence de la santé publique du Canada, seulement 22 % des personnes de cinq ans et plus ont reçu la dose de rappel bivalente, qui offrait une protection contre le variant Omicron en plus de la souche originale du coronavirus.

S’attaquer aux variants

Santé Canada examine également les versions mises à jour de deux autres vaccins contre la COVID-19.

L’un d’entre eux est le vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech, conçu pour cibler XBB.1.5 et approuvé par la FDA aux États-Unis au début du mois.

L’autre est une option sans ARNm. Novavax a mis à jour son vaccin sous-unitaire protéique pour cibler également XBB.1.5. La société attend toujours l’approbation de la FDA aux États-Unis.

Les vaccins mis à jour ciblent spécifiquement les sous-variants du coronavirus qui circulent actuellement, qui sont « assez différentes de la recette originale », a précisé Angela Rasmussen, virologue à la Vaccine and Infectious Disease Organization de l’Université de la Saskatchewan.

Les derniers rappels étaient des formules bivalentes ciblant à la fois la souche originale du coronavirus et BA.1 ou BA.5, qui sont des sous-variants d’Omicron.

Mais les sous-variants XBB, qui sont les principales souches apparaissant actuellement au Canada, sont des dérivés de l’Omicron BA.2 — et ce sous-variant n’a pas été ciblé par le rappel bivalent précédent, a déclaré Mme Rasmussen.

« Cela apportera aux gens deux choses. Cela leur fournira d’une part un renforcement temporaire de la protection contre l’infection. Il s’agira d’anticorps que le rappel produira et qui seront plus spécifiques que ceux qu’ils ont déjà grâce aux vaccins qu’ils ont reçus jusqu’à présent », rappelle la virologue.

Plus important encore, le vaccin fournira « une protection supplémentaire à plus long terme contre le développement d’une maladie grave », a-t-elle ajouté.

Le docteur Lawrence Loh, directeur général du Collège des médecins de famille du Canada, est du même avis.

« Les variants ont changé. Il est donc préférable d’être vacciné contre celui qui circule en ce moment », a déclaré le Dr Loh, qui est également médecin de famille et ancien médecin-hygiéniste pour la région de Peel, à l’ouest de Toronto.

Il est vrai que de nombreuses personnes peuvent avoir une certaine immunité hybride (double protection avec la vaccination et l’infection) contre la COVID-19, disent les médecins.

Mais l’immunité diminue avec le temps — donc si six mois ou plus se sont écoulés depuis votre dernière infection ou rappel, obtenir le vaccin à jour est une bonne décision pour être protégé cet automne et cet hiver, a déclaré la docteure Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique (ACSP) du Canada en conférence de presse le 12 septembre.

Une question de logistique

En plus du vaccin contre la COVID-19, des vaccins contre la grippe seront disponibles partout au pays cet automne.

Comme le vaccin contre la COVID mis à jour, le vaccin contre la grippe est formulé pour correspondre le mieux possible aux souches du virus qui devraient circuler. Même si certaines personnes peuvent encore contracter la grippe si elles sont vaccinées, cela protège toujours contre une maladie grave, disent les médecins.

Il est sécuritaire de recevoir à la fois le rappel contre la COVID-19 et le vaccin contre la grippe, a déclaré l’Agence de la santé publique du Canada.

Recevoir les deux vaccins n’affectera pas leur efficacité immunologique, a assuré Mme Rasmussen, notant que les prestataires de soins de santé peuvent administrer une injection dans chaque bras simplement pour minimiser la douleur.

Les responsables de la santé espèrent que la commodité de recevoir les deux vaccins en même temps augmentera le recours aux deux vaccins.

« Je pense que ce que nous laissons de côté lorsque nous réfléchissons aux raisons pour lesquelles les gens ne se font pas vacciner, c’est la logistique, a déclaré le docteur Kumanan Wilson, directeur scientifique à l’Institut de recherche Bruyère à Ottawa et chercheur en immunisation. Il faut rendre l’accès aussi simple que possible. »

Les professionnels de la santé espèrent éviter la « tripledémie » qui a submergé les hôpitaux et les cabinets médicaux l’automne dernier.

Cependant, il n’existe actuellement aucun vaccin contre le VRS pour les enfants, qui ont été durement touchés par le virus l’année dernière. Un nouveau vaccin contre le VRS appelé Arexvy, fabriqué par GSK, est disponible cette année pour les adultes de 60 ans et plus. Mais on ne sait pas encore dans quelle mesure ce sera largement disponible.