Une Australienne qui a dénoncé un pédophile il y a 100 ans sera canonisée en même temps que le frère André.

Ce n'est pas un mais six religieux que Benoît XVI canonisera dimanche au Vatican. Les Québécois n'auront d'yeux que pour le frère André, mais pour les Australiens la vraie vedette du jour sera Mary MacKillop, née en 1842 et décédée en 1909, fondatrice des Soeurs de Saint-Joseph du Sacré-Coeur.

Vendredi aux abords du Vatican, on ne pouvait pas faire un pas sans tomber sur un des groupes de pèlerins venus assister à sa canonisation par Benoît XVI. Et lors du «briefing» au cours duquel ont été dévoilés vendredi les détails de la cérémonie, la presque totalité des journalistes présents étaient de la télévision australienne.

Mère Marie de la Croix deviendra dimanche la première sainte australienne. Elle sera aussi un des rares saints, voire le seul, à avoir été excommunié.

En Australie, son aura est au plus haut, d'autant qu'un documentaire a récemment confirmé que son excommunication temporaire avait été prononcée parce qu'elle avait dénoncé, s'opposant à sa hiérarchie, un prêtre qui abusait d'un enfant, un pédophile, comme on ne disait pas à l'époque.

Un siècle après sa mort, sa canonisation se télescope avec l'actualité. Elle survient alors que se multiplient les affaires de pédophilie au sein du clergé catholique en Europe et aux États-Unis.

Autre télescopage, ces affaires n'ont pas épargné la Congrégation de Sainte-Croix, qui a dû présenter des excuses récemment pour des sévices sexuels subis par des mineurs dans les années 1960-1970 par des élèves du Collège Notre-Dame.

En Australie, dit-on, la canonisation et la reconnaissance de l'action de cette «religieuse rebelle» sont célébrées. Le pays a organisé plusieurs événements pour souligner l'événement, que semblent couvrir toutes les télévisions du pays.