Des funérailles nationales auront lieu samedi pour honorer la mémoire de l'ex-ministre Claude Béchard, qui s'est éteint mardi après une dure lutte contre le cancer du pancréas. La cérémonie se tiendra à 11h à la cathédrale Sainte-Anne-de-La-Pocatière, dans la circonscription de Kamouraska-Témiscouata, que représentait M. Béchard depuis 1997.

Vendredi, sa dépouille sera exposée au centre municipal de Saint-Philippe-de-Néri, son village natal. Soulignons que, le jour même, Claude Béchard devait participer à l'inauguration de la nouvelle maison de la culture, juste en face. Il avait beaucoup travaillé à ce projet de conversion de l'ancien presbytère.

«C'est difficile, accepter ça»

Le premier ministre Jean Charest a annoncé ces funérailles nationales mercredi, en accord avec la famille, au cours d'une conférence de presse émouvante. «Claude, je l'aimais beaucoup. On avait une amitié assez spontanée. Je me voyais en lui... On est deux batailleurs», a-t-il dit, les larmes aux yeux.

M. Charest a raconté sa dernière rencontre avec son ami, mercredi dernier, à l'Hôtel-Dieu de Québec. M. Béchard voulait le voir pour lui dire qu'il avait «perdu la bataille» contre la maladie.

«Ça a été un moment très difficile. Vous devinez que j'ai souhaité comme vous que la bataille puisse se poursuivre jusqu'à ce qu'il gagne. Mais il m'invitait finalement à accepter comme lui le destin qui s'annonçait. Ça a été très émouvant. (...) C'était beaucoup plus lui qui avait la tâche de me convaincre que c'était fini. Alors, c'est difficile, accepter ça...»

Vendredi, sa décision de se retirer de la vie politique était déjà prise. M. Béchard voulait rencontrer des proches avant d'en faire l'annonce mardi matin. «Avant la politique, il y a la vie. Et pour Claude, la vie, c'était la politique, a dit M. Charest. Il voulait travailler jusqu'à la fin.»

Il a souligné que Claude Béchard était un homme de «très grand talent» à qui il pouvait confier des «dossiers très compliqués et qui, politiquement, étaient extrêmement difficiles». «Il a toujours été à la hauteur de la tâche, par son intelligence, son énergie et sa détermination. Il venait à bout des plus grands défis. Sauf le dernier...»

Après la conférence de presse, Jean Charest s'est rendu à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Le drapeau du Québec qui flotte au-dessus du parlement est en berne depuis mercredi et le restera jusqu'au jour des funérailles. Un registre de condoléances est mis à la disposition du public à l'Assemblée nationale. Jean Charest a été le premier à le signer, mercredi après-midi. Une page web a été créée pour permettre à ceux qui le désirent d'exprimer leurs condoléances aux proches de Claude Béchard.