L'ancien sous-ministre adjoint Georges Lalande, qui estime que le commissaire Bastarache l'a injustement traité dans son rapport, compte obtenir réparation.

«M'adresser aux tribunaux, c'est une option que je n'exclus pas. J'ai été diffamé, là-dedans», a soutenu Georges Lalande. Le rapport Bastarache, dit-il, «sent le parti pris à plein nez».

Version écartée

Après avoir expliqué qu'il avait accordé une importance particulière aux notes des hauts fonctionnaires de la Justice prises à l'époque des faits en cause, en 2003-2004, le commissaire Bastarache avait repoussé rapidement les Post-it conservés par M. Lalande. Ce dernier soutenait y avoir consigné, à l'époque, les conversations qu'il avait eues au restaurant avec Franco Fava, l'un des bailleurs de fonds du PLQ.

M. Lalande avait par exemple noté que M. Fava avait pressé le ministre Bellemare de cesser de «jouer aux purs». Mais M. Bastarache a relevé que, curieusement, M. Lalande n'avait retrouvé que les notes qui allaient être pertinentes aux travaux de la Commission. En outre, M. Lalande soutenait avoir pris ces notes à la connaissance de son interlocuteur, ce qu'avait nié Franco Fava. Enfin, selon le commissaire, M. Fava aurait dès l'été 2003 fait allusion à une nomination comme juge en chef, une information qu'il ne pouvait détenir à l'époque.

Tout faux

Georges Lalande, lui, estime que l'ancien juge de la Cour suprême a tout faux.

«J'espère que le commissaire Bastarache va entendre raison et que, après avoir relu son rapport, il va admettre qu'il s'est basé sur des faits erronés pour tirer ses conclusions en ce qui me concerne» a dit mardi l'ancien sous-ministre de la Justice.

«Il insinue que je n'aurais conservé que les Post-it qui concernent la Commission - or, il y en avait 18, plus que les 6 ou 7 pertinents à la Commission», a insisté M. Lalande, qui avait été choisi comme sous-ministre adjoint par Marc Bellemare. M. Bastarache «devrait faire un addenda, un correctif à son rapport. Il devrait admettre qu'il est allé un peu vite. J'ai 70 ans, ce n'est pas aujourd'hui que je vais me coucher», a-t-il dit.

Quant à l'affirmation de M. Bastarache selon laquelle Franco Fava n'a pu faire allusion à la nomination du juge Gagnon au poste de juge en chef à l'été 2003, M. Lalande la réfute. Il a été démontré, fait-il valoir, que les financiers libéraux Charles Rondeau et Franco Fava rencontraient fréquemment la responsable des nominations, Chantal Landry. «Que cela se soit discuté trois mois avant que le ministre ne l'apprenne ne serait pas surprenant», a dit Me Lalande.