La crise qui secoue le Parti québécois n'a rien à voir avec le leadership de Pauline Marois, croit François Legault, qui y voit plutôt la conséquence logique du manque de popularité de l'option souverainiste.

«La situation est vraiment au niveau de la souveraineté, pas au niveau de la chef», a déclaré l'ancien ministre péquiste samedi.

Le co-président de la Coalition pour l'avenir du Québec réagissait aux déboires de son ancien parti, en marge d'une conférence à l'École d'été de l'Institut du nouveau monde, où étaient réunis 400 jeunes intéressés par la participation citoyenne aux débats de société.

«Il y a un débat, qui était d'une certaine façon prévisible, à partir du moment où le parti a comme principal objectif de réaliser la souveraineté du Québec et que de toute évidence, il ne semble pas y avoir de volonté d'une majorité de Québécois de réaliser ce projet», a-t-il affirmé.

M. Legault précise toutefois qu'il ne se réjouit «pas du tout» des problèmes du Parti québécois.

La Presse révélait ce samedi que l'appui de la chef Pauline Marois vacille au sein de l'aile jeunesse du parti. La présidente du Comité national des jeunes, Christine Normandin, affirme que plusieurs s'interrogent sur le leadership de la chef. Elle a ensuite nuancé ses propos.

En juin, quatre députés insatisfaits ont quitté le caucus péquiste pour siéger comme indépendants. Dimanche, certains d'entre eux participeront à la première assemblée publique du Nouveau mouvement pour le Québec, un regroupement de souverainistes déçus.

Cohésion difficile

François Legault y voit une illustration de la difficulté à maintenir la cohésion dans un parti souverainiste dont l'option ne recueille pas l'appui d'une majorité de la population.

«Moi je ne pense pas actuellement que la souveraineté du Québec doit être un enjeu. Je crois que c'est le temps de rassembler les Québécois nationalistes pour redémarrer le Québec. Je ne crois pas que la population souhaite débattre de souveraineté et si je retourne en politique, ce ne sera pas pour travailler à la souveraineté du Québec», a-t-il déclaré.

L'ex-ministre a aussi réagi aux attaques dont il a été l'objet de la part des libéraux qui l'accusent de manquer de transparence s'interrogent sur la possibilité qu'il dispose d'une «caisse occulte».

M. Legault a expliqué que sa coalition est déjà allée plus loin que ce que la loi exige des partis politiques, en dévoilant le nom de ses donateurs au beau milieu de l'année financière. Il a déploré que les libéraux fassent «de la petite politique» plutôt que «des débats d'idées».

Des jeunes critiques

M. Legault s'était adressé à une centaine de jeunes participants de l'École d'été un peu plus tôt, en revenant sur ses priorités déjà connues: évaluation des enseignants, hausse de salaire pour ceux qui passent le test, abolition des commissions scolaires, compressions chez Hydro-Québec, investissements de la Caisse de dépôt dans l'exploitation des ressources naturelles, encouragement de l'entreprenariat.

Il a reçu des applaudissements polis mais était loin de faire l'unanimité dans l'auditoire. Un jeune qui a critiqué sa vision «productiviste» en la disant trop axée sur l'argent a reçu la plus grosse ovation de l'activité.

La députée péquiste de Vachon, Martine Ouellet, a repris ces critiques, se disant d'accord avec les participants sur le fait «qu'il n'y a pas que l'argent dans la vie». Selon elle, la Coalition pour l'avenir du Québec se limite à aborder le monde du seul point de vue économique et financier, en ignorant d'autres paramètres.

Présente à l'activité, la députée péquiste démissionnaire Louise Beaudoin en a quant à elle profité pour réitérer son engagement envers la souveraineté Elle propose la tenue d'états généraux sur la question de l'indépendance qui réuniraient les souverainistes de toutes allégeances.