Pauline Marois a reçu une bonne dose d'encouragements au cours d'une assemblée publique à Saint-Jérôme jeudi soir, mais, dans la salle, les divisions de la famille souverainiste continuaient de monopoliser les discussions, alimentées par la présence de Jacques Parizeau au lancement du livre de Françoise David, présidente de Québec solidaire.

«Merci de votre accueil très chaleureux, ça fait du bien. La semaine n'a pas été facile», a lancé la chef péquiste à la centaine de personnes qui s'étaient déplacées pour cette nouvelle étape de sa tournée de consultation populaire.

Plusieurs personnes ont pris la peine de la remercier pour son engagement envers la souveraineté.

«Laissez-vous pas abattre, on continue!» et «Lâchez pas!», lui lançaient des partisans venus lui serrer la main.

«Félicitations de piloter le parti à travers les écueils de la traîtrise», a déclaré au micro l'un d'eux, Alain Dicaire.

Les députés Denise Beaudoin, de Mirabel, Daniel Ratthé, de Blainville, et Gilles Robert, de Prévost, étaient assis au premier rang. Les deux derniers seraient de ceux qui ont demandé son départ (voir autre texte), mais ils se sont refusés à toute critique en soirée, se disant satisfaits de l'activité.

À ceux qui ne partagent pas certaines de ses positions, Mme Marois a envoyé un message: «De toute façon, je peux vous dire qu'on sera un gouvernement pas mal meilleur que celui qu'on a présentement.»

Dans la salle, certains militants se montraient toutefois inquiets des dissensions internes au PQ. «La marde est vraiment pognée», a lancé l'un d'eux à son voisin.

Au même moment, Québec solidaire se vantait sur Twitter de la présence de l'ex-premier ministre Jacques Parizeau au lancement du livre de Françoise David. M. Parizeau y était accompagné de sa conjointe, la députée Lisette Lapointe, qui a quitté le caucus péquiste au printemps.

Est-ce le signe d'un réalignement des forces au sein de la famille souverainiste?

«Peut-être que c'est le cas. Vous poserez la question à M. Parizeau, moi je n'ai aucun commentaire à faire sur ça», a répliqué Mme Marois.

Le président du PQ, Raymond Archambault, n'était pas plus bavard. «C'est son choix. Je vous laisse tirer vos conclusions vous-même», a-t-il dit.

«Monsieur Parizeau, ça lui arrive de poser des gestes. Je ne suis pas inquiet, mais je ne suis pas surpris. Il y a des agendas qu'on ne contrôle pas. Moi, ici, ce soir, je contrôle mon agenda», a réagi le député Gilles Robert.

La députée Denise Beaudoin, elle, trouvait la chose normale. «Attention, il s'agit d'une souverainiste. Nous sommes tous souverainistes et on ne sait pas, peut-être qu'éventuellement ce sera une coalition», a-t-elle suggéré.