La promotion de la souveraineté ne fait pas partie de la stratégie à court terme du Parti québécois en vue de regagner la faveur populaire.

Dans l'espoir d'inverser la tendance et de voir la cote du PQ remonter dans les sondages, l'exécutif national du parti est en train d'élaborer une campagne de publicité télévisée.

Or, selon ce qu'a appris La Presse Canadienne, cette offensive auprès de l'électorat ne vise nullement à promouvoir l'article un du parti et sa raison d'être, soit la souveraineté du Québec.

La chef du parti, Pauline Marois, dont le leadership est menacé, ne figurera pas non plus à l'avant-plan de cette campagne publicitaire.

Le parti a réservé 172 000 $ pour mener à bien cette campagne télévisée qui sera plutôt destinée à faire connaître quelques éléments-clés du programme adopté lors du congrès d'avril dernier à Montréal.

Le contenu précis de la campagne n'est pas encore défini, mais on peut s'attendre à ce que le parti mise sur ce qu'il estime être ses forces, autour des thèmes de l'intégrité et de la défense de la langue française.

Déterminé à combattre la crise qui secoue le parti et l'entraîne dans les bas-fonds des sondages de popularité, l'exécutif prendra les bouchées doubles pour que les messages soient en ondes, espère-t-on, avant les Fêtes, même si les échéances sont serrées.

Les stratèges du parti ont donc convenu qu'il valait mieux miser d'abord sur le contenu du programme, et non sur la souveraineté et la chef, pour espérer regagner la faveur des Québécois.

On estime ne pas avoir réussi au cours des derniers six mois à attirer l'attention des médias sur le nouveau programme.

«La souveraineté, c'est en filigrane», explique en entrevue le président du parti, Raymond Archambault, pour justifier le choix du parti.

La promotion de la souveraineté, le PQ s'en occupera plutôt une fois porté au pouvoir, a-t-il précisé.

«C'est beaucoup plus facile de faire la promotion de nos idées quand on est au gouvernement que quand on est dans l'opposition», selon lui.

Même si, de toute évidence, la cote de popularité du parti souffre de la fragilité du leadership de la chef depuis le mois de juin, il n'est pas du tout question d'en profiter pour redorer l'image de cette dernière.

Au contraire, on voudrait plutôt faire oublier un peu les déboires de la chef et les atermoiements des députés, en misant sur le programme du parti.

«Mme Marois se débrouille très bien avec son image», ajoute M. Archambault, en insistant pour dire que l'idée à l'origine de cette offensive publicitaire n'avait «rien à voir avec ça».

Grâce à cette initiative, on vise en fait deux clientèles: la population en général et les députés péquistes.

Car on fait le calcul suivant, en haut lieu: si les Québécois connaissent mieux et apprécient le programme du PQ, les sondages risquent d'être plus favorables «et si les sondages sont différents, ceux qui à l'intérieur du parti trépignent et font preuve d'impatience, ils vont peut-être se rendre compte que les Québécois apprécient le message», et seront plus susceptibles de se rallier à la chef.