Une nette majorité de Québécois pense, comme Bernard Drainville, que le Parti québécois risque de disparaître. Mais cette prédiction est loin d'être partagée par les partisans péquistes.

Dans son dernier sondage, CROP observe que 59% des répondants se disent en accord avec la sombre sortie du député de Marie-Victorin, tandis que 41% des gens s'en dissocient. Chez ceux qui prévoient voter pour le PQ, en revanche, 72% des gens estiment que le député péquiste est trop pessimiste.

Leur assurance ne peut en tout cas pas s'appuyer sur la popularité de l'option souverainiste: 63% des gens auraient voté «non» à un référendum sur la souveraineté, en janvier. C'est, grosso modo, le même score depuis mai 2011.

À la veille du conseil national du Parti québécois, qui aura lieu le week-end prochain, le coup de sonde de CROP montre que les électeurs péquistes voient les propositions qui seront débattues d'un tout autre oeil que l'ensemble de la population.

Quand on leur demande s'ils approuvent l'idée de faire un référendum sur la souveraineté si suffisamment de gens le réclament en signant un registre officiel, 57% des gens disent que non, et 43% l'approuvent. Chez les électeurs péquistes, le clivage est bien plus net: 75% sont sympathiques à ces «référendums d'initiative populaire», et seul un répondant péquiste sur quatre prend ses distances. Le résultat ne surprend pas le vice-président de CROP, Youri Rivest: «Ceux qui appuient le PQ décodent une telle question; l'ensemble de la population est plutôt indifférent.»

Les militants péquistes se verront proposer d'abaisser à 16 ans l'âge du droit de vote, une proposition qui est loin d'être populaire: 84% des gens y sont opposés, dont 59% qui se déclarent «tout à fait opposés».

Les transfuges n'ont pas la cote: seulement 31% des gens pensent qu'un député doit avoir la latitude de changer d'allégeance en cours de mandat. Les répondants, à 34%, croient que cet élu devrait se présenter à une élection partielle pour faire approuver son changement de formation politique. À peu près la même proportion (35%) estime que cet élu devrait être tenu de siéger comme indépendant - sans pouvoir se rallier à une autre formation - jusqu'aux prochaines élections générales.

À ce sujet, 59% des gens croient que François Rebello a aidé la CAQ en s'y joignant, alors que 41% des répondants pensent le contraire. Les électeurs péquistes et caquistes ont - c'est prévisible - des opinions diamétralement opposées.