Un monument à la mémoire de Pierre Laporte, mort dans des circonstances tragiques il y a quarante ans, a été inauguré dimanche à St-Lambert, en présence de son fils et du premier ministre Jean Charest.

«Nul ne vit pour soi-même. Nul ne meurt pour soi-même», a-t-on inscrit sur le monument de granit, après avoir listé les nombreuses fonctions politiques qu'a occupées M. Laporte.

Le monument, installé dans le parc de la Voie maritime du Saint-Laurent, est situé tout près de la résidence de la rue Robitaille où M. Laporte a été enlevé en 1970. Il était alors ministre du Travail, de la Main-d'oeuvre et de l'Immigration.

De nombreux points saillants de la vie du politicien et du père de famille ont été évoqués au cours de la sobre cérémonie.

M. Charest a salué un homme dévoué au progrès et à l'affirmation du Québec «qui a, toute sa vie, chéri son peuple».

«Par son combat pour la justice et le progrès, il est de ceux qui ont rendu possible la révolution tranquille», a-t-il déclaré à la cinquantaine de personnes réunies. «Il l'a préparée comme journaliste, il y a activement participé comme élu.»

Quant à lui, Jean Laporte, le fils de Pierre Laporte, s'est remémoré quelques moments privilégiés passés avec son père avant son enlèvement, le 10 octobre 2010. Son corps avait été retrouvé sept jours plus tard.

Malgré tout le battage médiatique entourant le 40e anniversaire de la crise de 1970, le premier ministre a affirmé que le Québec avait assez peu entendu parler de la principale victime innocente de ces événements, Pierre Laporte, et de sa contribution à la vie politique.

Jean Charest a par ailleurs joint sa voix à celle de Raymond Garneau, présent à titre d'ancien parlementaire, pour critiquer certains reportages récents qui auraient tenté, à leur avis, d'offrir une justification pour la mort de Pierre Laporte.

«Voir Paul Rose, un assassin, être interviewé candidement comme s'il avait été un acteur innocent de la Crise d'octobre m'a profondément blessé», a confié M. Garneau, avant de condamner ceux pour qui le 40e anniversaire des tragiques événements était «une occasion de réécrire l'histoire».

Pierre Laporte a été journaliste au quotidien «Le Devoir» pendant 16 ans avant d'être candidat libéral dans la circonscription de Chambly, en 1961. Il a dirigé de nombreux ministères, dont ceux des Affaires culturelles, des Affaires municipales et de l'Immigration, en plus d'être vice-premier ministre du Québec et leader parlementaire du gouvernement de Robert Bourassa.