Les partis d'opposition accentuent la pression sur le gouvernement Harper pour qu'il renverse sa décision d'éliminer le formulaire long obligatoire du recensement.

Les libéraux fédéraux prévoient présenter une motion mardi appelant le gouvernement à réinstaurer le formulaire long obligatoire, tout en retirant la menace de peines de prison contre ceux qui ne le remplissent pas.

Les trois partis d'opposition soutiennent la motion.

Les libéraux ont aussi l'intention de déposer un projet de loi d'initiative parlementaire cet automne visant à inscrire l'obligation de remplir le formulaire détaillé dans la Loi sur la statistique.

Le gouvernement fédéral a décidé en juin de remplacer le formulaire long du recensement par un formulaire à caractère volontaire, soutenant que les Canadiens ne devraient pas être forcés de répondre à des questions jugées intrusives par certains.

La décision a été largement critiquée par des universitaires, des statisticiens, certaines provinces et municipalités, des groupes religieux, des économistes et d'autres encore qui craignent qu'un formulaire à caractère volontaire ne produise pas de données fiables.

Le nouveau formulaire, qui doit être acheminé à des ménages au début de l'année prochaine, a déjà été transmis à des fins d'impression.

Mais le porte-parole libéral en matière d'industrie, de science et de technologie, Marc Garneau, a fait valoir vendredi que le gouvernement avait encore le temps de renverser sa décision et d'apposer une note sur les envois indiquant que le formulaire est obligatoire.

Bien qu'il faille s'attendre à ce que la motion libérale soit adoptée sans problème avec le soutien unanime des partis d'opposition, le gouvernement n'est pas forcé de se plier à la volonté du Parlement sur cette question.

Le ministre de l'Industrie, Tony Clement, n'a montré aucun signe vendredi de vouloir reculer sur cet enjeu. Il a persisté à dire que le gouvernement avait trouvé un bon équilibre entre la nécessité de recueillir des données utiles et la protection de la vie privée.

En dépit de l'apparente intransigeance d'Ottawa, le leader adjoint du Parti libéral du Canada, Ralph Goodale, a soutenu que les partis d'opposition avaient le devoir de maintenir la pression sur le gouvernement dans ce dossier.