Refusant de baisser les bras malgré le revers subi la veille, le Parti libéral a poursuivi ses efforts dans le dossier du recensement et déposé jeudi matin un projet de loi d'initiative parlementaire, afin de rétablir le caractère obligatoire du formulaire détaillé.

La veille, le ministre de l'Industrie, Tony Clement, avait martelé qu'il ne se plierait pas à la motion libérale qui venait d'être adoptée par l'opposition, visant à faire reculer son gouvernement dans ce dossier.

Mais les libéraux ont argué, jeudi matin en point de presse, que les troupes de Stephen Harper ne pourraient pas ignorer un projet de loi comme ils ont choisi d'ignorer la motion adoptée mercredi soir. Car s'il agissait de la sorte, le ministre Clement serait «un hors-la-loi», a tranché le libéral Pablo Rodriguez.

Le projet de loi libéral, présenté par la députée Carolyn Bennett, inscrirait l'utilisation d'un questionnaire détaillé dans la Loi sur la statistique et éliminerait la menace d'une peine de prison pour les Canadiens qui refusent d'y répondre.

Les conservateurs arguent depuis qu'ils ont annoncé discrètement, en juin dernier, qu'ils rendraient volontaire le formulaire long, que leur gouvernement ne veut plus contraindre les citoyens à dévoiler des informations privées sous de telles menaces.

La peine de prison n'a jamais été imposée.

Le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD) ont déjà fait savoir qu'ils appuieraient le projet de loi, tout comme ils ont appuyé la motion libérale mercredi, qui proposait les mêmes changements.

Il y a cependant peu de chances que le projet de loi franchisse toutes les étapes du processus parlementaire, à la Chambre des communes et au Sénat, avant que les démarches du recensement ne soient entamées, en mars 2011.

Mme Bennett a néanmoins plaidé qu'il n'était pas encore trop tard, car même si les questionnaires doivent bientôt être imprimés, il sera possible d'envoyer avec le recensement une feuille indiquant si le formulaire détaillé est obligatoire ou volontaire.