Le soleil a brillé une partie de la journée, hier, sur les villes inondées de la vallée du Richelieu, sans toutefois freiner la crue des eaux. La situation devient si critique en Montérégie que les Forces canadiennes enverront dès aujourd'hui 150 soldats supplémentaires pour venir en aide aux occupants des 3000 maisons sinistrées par des inondations historiques.

«À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles», a résumé le lieutenant Simon Bernard, des Forces armées canadiennes. En tout, 800 militaires devraient arriver dans la région d'ici à ce soir.

Les inondations, qui touchent maintenant l'ensemble du littoral du Richelieu entre le lac Champlain et Sorel, ne se résorberont pas de sitôt. Le directeur de la Sécurité civile de la Montérégie, Yvan Leroux, prévoit que l'eau montera encore de 3 à 6 cm jusqu'à demain. «Et après, on ne peut pas prévoir», a dit M. Leroux.

Déjà, 20 municipalités sont touchées par les crues les plus fortes depuis 150 ans. Environnement Canada prévoit des risques d'averse aujourd'hui et demain dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu, mais le beau temps devrait s'installer pour quelques jours dès lundi.

On compte maintenant 1000 évacués dans la vallée du Richelieu. En conférence de presse hier après-midi, M. Leroux a reconnu que certaines de ces évacuations ont été «forcées», notamment à Noyan, Henryville et Saint-Basile-le-Grand.

Rencontré dans son quartier à Noyan hier matin à 11h30, Guy Brazeau venait tout juste d'être évacué de force avec sa femme et s'apprêtait à aller s'installer temporairement chez son fils. «Ça fait 28 ans que j'habite ici. Je suis habitué aux inondations. Je ne voulais pas m'en aller, mais on me dit que je n'ai pas le choix.»

La plupart des sinistrés se réfugient chez des proches. D'autres vont à l'hôtel. Signe que de plus en plus de citoyens quittent leur domicile, un centre d'hébergement a ouvert ses portes, hier, à Venise-en-Québec.

Le ministère de la Sécurité publique du Québec a distribué 230 chèques totalisant 780 000$ pour combler les besoins les plus pressants des sinistrés.

Le lieutenant du premier ministre Stephen Harper au Québec, Christian Paradis, a survolé les zones inondées hier pour constater l'ampleur des dégâts. Il a qualifié la situation de «grave».»J'ai vu des gens heureux de voir les Forces arriver. Ils ont besoin de bras, ils sont fatigués», a-t-il déclaré.

Le ministre Paradis a promis que les sinistrés seraient aidés. Il a également mentionné que les agriculteurs touchés par des pertes de récoltes pourront recevoir une aide particulière. «Si jamais le gouvernement provincial conclut qu'il y a une catastrophe naturelle qui a un impact sur le milieu agricole, un programme peut être déclenché de concert avec le gouvernement fédéral», a-t-il dit.

Avec La Presse Canadienne