Le nombre de militaires déployés pour aider les sinistrés des inondations en Montérégie doublera à compter d'aujourd'hui, a annoncé hier le premier ministre du Québec. Jean Charest était de passage à Saint-Jean-sur-Richelieu hier, où la rivière Richelieu a atteint son plus haut niveau depuis 150 ans.

Mardi dernier, les autorités avaient essuyé de vives critiques, tant de la part des maires des municipalités touchées que des citoyens, lorsque les Forces canadiennes ont retiré 550 des 800 soldats sur le terrain. Au cours de la nuit dernière, 250 soldats devaient revenir dans la région. Il y aura donc 500 soldats à l'oeuvre à partir d'aujourd'hui.

Lors d'une précédente visite à Saint-Jean-sur-Richelieu, samedi, où il a rencontré les maires d'une dizaine de municipalités touchées par les inondations, Jean Charest avait fait savoir qu'il demanderait au ministre canadien de la Défense nationale, Peter MacKay, de rencontrer les maires pour qu'il entende de leur bouche ce qui se passe sur le terrain.

«Que l'eau monte et que l'armée parte, ça envoie un message angoissant pour la population», avait alors souligné Jean Charest. «La présence des Forces armées est extrêmement importante pour ceux qui vivent cette catastrophe.»

«Nos problèmes changent de jour en jour, d'heure en heure, voire de minute en minute, a noté le maire de Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, Gérard Dutil. Or, l'armée a besoin d'avoir la commande 24 heures à l'avance. Mais elle doit être là, même s'il y a des soldats qui n'ont pas grand-chose à faire. Ils sont là en réserve et ils peuvent répondre à des besoins.»

Dans un point de presse hier après-midi, M. Charest a toutefois précisé qu'il ne croyait pas que l'armée avait été trop lente à réagir compte tenu de la hausse du niveau de l'eau. Il a rappelé que la situation «change très vite» et que les Forces canadiennes tentent de s'adapter rapidement afin de répondre aux besoins des sinistrés.

Il dit également avoir discuté avec le gouverneur du Vermont, Peter Shumlin, qui doit gérer une situation similaire où plus de 700 résidences sont inondées. «La situation est également difficile là-bas, a expliqué M. Charest. Nous avons décidé de travailler avec le gouverneur de l'État de New York pour préparer la période qui suivra les inondations, afin de déterminer les causes et les gestes à faire dans le futur pour éviter qu'une telle situation se reproduise.»

Collecte de fonds

De son côté, la Croix-Rouge canadienne poursuit sa collecte de fonds pour les victimes des inondations. Depuis le lancement de la campagne, le 7 mai dernier, environ 560 000$ ont été recueillis. Les collectes de fonds lancées lors du déluge du Saguenay, en 1996, et du verglas de 1998 avaient permis d'amasser respectivement près de 30 et 11 millions de dollars. Une porte-parole de l'organisme, Myriam Marotte, soutient toutefois que la somme amassée jusqu'à maintenant pour les sinistrés de la Montérégie répond aux attentes. «Nous n'en sommes qu'au début de la campagne, a-t-elle remarqué. Nous encourageons les gens à donner, parce que l'eau monte encore et il y aura beaucoup de besoins.» La Croix-Rouge dit n'avoir fixé aucun objectif pour cette collecte.

Les dons peuvent être faits en ligne au www.croixrouge.ca, par téléphone au 1-800-418-1111 ainsi que dans les institutions financières, épiceries et magasins participants. La Croix-Rouge a des centres d'accueil et d'information à Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Blaise, Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, Sainte-Anne-de-Sabrevois et Saint-Georges-de-Clarenceville.

Avec La Presse Canadienne