Un soldat canadien a reconnu que le capitaine Robert Semrau lui avait sauvé la vie lorsque leur avant-poste a été la cible de lourds tirs de mortiers en Afghanistan - mais les hauts responsables militaires soutiennent que le soldat en disgrâce doit être expulsé des forces armées.

Lors d'une audience de détermination de la peine, lundi, le soldat Joseph Villeneuve a relaté l'acte héroïque du capitaine Semrau, il y a deux ans, en ordonnant aux soldats de se cacher derrière un camion au moment où des insurgés bombardaient leur avant-poste.

Mais un tel geste ne donne pas le droit d'abattre un combattant ennemi non-armé, qui avait été presque tranché en deux par des tirs d'hélicoptère, a répliqué l'ancien commandant en chef des Forces canadiennes à Kandahar.

Selon le brigadier-général Denis Thompson, la conduite du capitaine Semrau apporte un tel discrédit à l'institution que représentent les Forces armées canadiennes qu'il croit essentiel, pour des motifs de dissuasion, de le limoger.

Le brigadier-général Thompson et le soldat Villeneuve sont deux des quatre témoins ayant été appelés à témoigner lors de cette audience.

Le soldat Villeneuve a livré un hommage bien senti au capitaine et à ses actions lors de l'attaque au mortier. Il a expliqué à la cour que Semrau avait su garder son sang-froid alors qu'il tentait de soigner de nombreux soldats afghans blessés et ensanglantés, dont un dont la veine jugulaire avait été touchée par un shrapnel.

Le capitaine Semrau faisait partie d'un groupe de soldats canadiens agissant à titre de mentors pour les membres de l'Armée nationale de l'Afghanistan.

Âgé de 36 ans, le capitaine Semrau a été reconnu coupable, la semaine dernière, de conduite déshonorante et pourrait être condamné à cinq ans de prison en plus d'être expulsé des forces militaires.

Il a également dû faire face à des accusations criminelles de meurtre au second degré et de tentative de meurtre. Un jury l'a disculpé de ces accusations et de celles de négligence dans l'exécution de tâches militaires, selon la Loi sur la défense nationale.

Une dizaine de témoins ont comparu pendant ce procès qui a duré quatre mois et qui s'est déroulé en partie en Afghanistan.