Louis Kemp et la mairesse Marlène Cordato nient avec vigueur toutes les allégations qui les visent. Ils se considèrent plutôt comme les victimes d'une «vendetta».

«Je n'ai jamais gonflé aucune soumission, insiste M. Kemp. Absolument pas. Nous sommes dans un système où l'on dérange beaucoup de gens, explique-t-il. C'est peut-être parce que ma conjointe est mairesse et qu'elle a été directrice d'une association de fabricants d'enseignes pendant une dizaine d'années.»

Marlène Cordato sait que les fonctionnaires du ministère des Affaires municipales se penchent sur les allégations de conflits d'intérêts qui la visent et qu'elle réfute.

«L'association que je représentais n'a aucun rapport avec les entreprises, leurs produits ou le programme de subventions. On ne subventionne pas ces entreprises, mais les commerçants. Et il n'est pas obligatoire d'être membre pour avoir droit à la subvention.»

Elle précise s'être retirée des discussions du conseil lorsqu'il discutait de dossiers qui concernaient son mari et ne pas savoir qu'ils avaient attiré l'attention de fonctionnaires de sa ville.

De son côté, M. Kemp confirme qu'il a retiré d'un coup toutes ses demandes de subvention pour ses clients à la fin du mois de septembre 2009, au lendemain d'une réunion du conseil à laquelle avait assisté sa femme. Mais cela n'aurait «rien à voir» avec les questionnements qui entourent ses dossiers.

«Elle ne m'a pas parlé de ça. J'avais été embauché le 10 août précédent dans un groupe de presse. Je ne voulais plus m'en occuper, faute de temps.»

Louis Kemp et Marlène Cordato assurent qu'ils ne savaient pas que la police avait ouvert une enquête. «Il n'y a plus beaucoup de choses qui me surprennent», dit-elle.

La mairesse croit que les «choses ne vont pas aller en s'améliorant», tant que les policiers de l'escouade Marteau ne seront pas passés à l'action.