Un membre de la garde rapprochée du maire de Mascouche quittera bientôt son poste. Le conseil municipal a voté hier pour mettre un terme au contrat de Claude Lachapelle, chef de cabinet du maire Richard Marcotte.

Ses deux attachés politiques, Nathalie Bougie et Dominic André Le Page, gardent toutefois leur emploi pour le moment. Comme l'a récemment rapporté La Presse, des discussions ont déjà été entamées pour fixer les conditions de résiliation de leurs contrats, qui viennent à échéance à la fin de 2011.

Lors d'un point de presse, le maire Marcotte a nié que ce sont les conseillers indépendants du conseil qui ont poussé M. Lachapelle vers la sortie.

«Il a volontairement voulu le faire, correct? Il est certain qu'il y avait des restrictions budgétaires que l'on voulait faire, mais dans le contexte, il a personnellement décidé de partir. C'était volontaire, ce n'est pas un lynchage, il a eu une proposition.»

M. Marcotte a également déclaré que M. Lachapelle ne serait pas remplacé. «On va continuer à trois, ça va bien aller, il n'y a pas de problème», a-t-il affirmé.

Séance calme

Pour la première fois depuis la diffusion d'un reportage faisant état des liens étroits entre le maire et un entrepreneur en construction de la région à l'automne dernier, la séance du conseil municipal s'est déroulée dans le calme. Le maire était de retour devant ses électeurs notamment pour présenter et adopter le budget 2011 de la municipalité.

Lors de la période de questions, des citoyens se sont succédé au micro pour interroger le maire sur les dernières révélations à son sujet dans les médias.

Il y a quelques semaines, un reportage de Radio-Canada a affirmé que le maire aurait fait un voyage en Suisse avec les actionnaires d'une société à numéro engagée dans le projet Cité de la Gare.

«Êtes-vous allé en Suisse, oui ou non?» a demandé Francis Tremblay, jeune citoyen.

Le maire n'a pas clairement répondu à cette question. «Ces interrogations n'ont rien à voir avec le budget, a affirmé le maire. Ce n'est pas sérieux, en comparaison au budget.»

En janvier, La Presse a révélé que la Ville de Mascouche versait à l'entreprise Transport&Excavation Mascouche 650$ par borne, par saison, pour déneiger une partie des bornes d'incendie de la ville. Une somme jusqu'à 65 fois plus élevée que ce que paient les principales villes du Québec.

L'avocat Stéphane Handfield, ex-candidat de l'opposition aux dernières élections municipales, s'est présenté au micro pour demander au conseil s'il était conscient d'avoir approuvé de telles dépenses. Le conseiller municipal Donald Mailly a affirmé que le contrat de déneigement à Mascouche était un contrat global et que le conseil l'avait étudié dans son ensemble. «On ne regarde pas tous les éléments», a-t-il répondu.

Pétition

Lors de la séance, un groupe de citoyen, la Coalition des gens engagés dans l'avenir de Mascouche, a annoncé qu'il comptait déposer une pétition pour exiger la démission du maire. À partir de jeudi, les citoyens pourront apposer leur signature en ligne. La pétition devrait être déposée devant l'Assemblée nationale avant l'ajournement des travaux en juin.

«Mascouche est la risée du Québec», a affirmé en point de presse Gilles Patenaude, président de la Coalition des gens engagés dans l'avenir de Mascouche. «Quantité de personnes veulent venir travailler à Mascouche pour déneiger nos bornes d'incendie et faire fortune... Nous voulons que nos voix soient entendues jusqu'à l'Assemblée nationale et que le ministre responsable du dossier, Laurent Lessard, prenne les moyens nécessaires pour nous débarrasser d'un maire devenu une nuisance pour la réputation et l'avenir de notre municipalité.»