«Choqué, inquiet et attristé» par notre série de reportages, le Bureau de tourisme de la République dominicaine à Montréal assure cependant prendre «très au sérieux» le problème du tourisme sexuel et avoir adopté une série de mesures en octobre dernier pour combattre ce fléau.

Les autorités dominicaines ont préféré attendre la fin de notre série avant d'y réagir. «Pour nous, le reportage est choquant mais bien fait, clair et net. C'est un problème (le tourisme sexuel), mais on s'y attaque», a déclaré Ann Layton, porte-parole du Bureau du tourisme de la République dominicaine au Canada.

Selon Mme Layton, la situation à Boca Chica, ville côtière qui a servi de toile de fond à nos reportages, ne reflète heureusement pas celle des destinations touristiques classiques, où se rend la forte majorité des touristes. «La grande majorité des visiteurs canadiens (plus de 90% d'entre eux) débarquent en République dominicaine aux aéroports de Puerto Plata et Punta Cana pour des vacances familiales afin de profiter de notre hospitalité légendaire et notre climat», a indiqué pour sa part la directrice du Bureau du tourisme dominicain de Montréal, Susana Rosa, par voie de communiqué.

Environ 530 000 Canadiens s'envolent vers la République dominicaine chaque année.

Les autorités dominicaines estiment faire des efforts pour freiner le tourisme sexuel. En octobre 2010, une importante réunion a été organisée entre le ministère du Tourisme dominicain et l'UNICEF pour se pencher sur la question, particulièrement en ce qui concerne les enfants et les adolescents, a indiqué Susana Rosa. «Déjà, une campagne d'information a été lancée auprès de la population locale, et des affiches très explicites concernant nos lois à cet égard ont été installées à des points stratégiques dans nos aéroports à l'intention des visiteurs», a-t-elle ajouté.

Les voyagistes, hôteliers et agences de tourisme ont aussi été invités à collaborer à ce plan d'action.

Mais à la base, il faut éduquer et sensibiliser les gens au problème - les Dominicains, certes, mais aussi les touristes canadiens, a résumé Ann Layton. «Il faut briser le mythe selon lequel ces hommes aident ces jeunes filles. La plupart du temps, l'argent va aboutir dans les poches d'un intermédiaire.»