À quelques jours de la rentrée scolaire, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, fait preuve de « jovialisme » quand il affirme qu’il y aura un enseignant devant chaque classe. « C’est insensé », dit la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), Josée Scalabrini.

La semaine dernière, le ministre a affirmé qu’il restait encore 700 postes d’enseignants à pourvoir en vue de la prochaine année scolaire. Un chiffre aussitôt contesté par les directions d’école, qui estiment qu’il faudrait plutôt parler du double.

« On sait que l’an dernier, il y avait énormément de postes [d’enseignants] non légalement qualifiés. Comment voulez-vous que pour la rentrée, on puisse penser qu’il y aura un enseignant légalement qualifié devant chaque classe ? », demande Josée Scalabrini.

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Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement

Il est impossible, dit-elle, que le Ministère n’ait pas en main des chiffres plus précis sur la pénurie d’enseignants.

« Les messages que [le Ministère] veut passer sont discutables », dit-elle. « Les parents ont le droit d’avoir les bons chiffres. Ils sont aussi inquiets de savoir qui sera dans la classe de leur enfant la semaine prochaine », a poursuivi Mme Scalabrini, qui estime qu’à l’approche des élections, « les messages positifs passent mieux que les négatifs ».

En point de presse à Montréal lundi, les syndicats d’enseignants, de professionnels et de personnel de soutien affiliés à la CSQ ont affirmé qu’ils martèlent depuis des années que la pénurie guette les écoles de la province.

« La situation ne s’améliore pas, elle empire », a déclaré Jacques Landry. « Seulement l’an dernier, on avait plus de 500 postes vacants en service direct aux élèves », dit-il. En conséquence, des élèves attendent pendant des mois pour avoir accès aux services d’un psychologue, par exemple.

Au Lac-Saint-Jean, ce sont 250 élèves qui sont sur une liste d’attente pour être inscrits au service de garde, affirme la Fédération du personnel de soutien scolaire.

« Êtes-vous en train de me dire qu’on vient de se réveiller à une semaine de la rentrée scolaire ? Ils font quoi, ces gens-là, qui sont souvent dans des écoles plus loin [de la maison] ? », demande Éric Pronovost, président de ce syndicat.