Le cabinet du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge affirme que c’est maintenant 600 enseignants qui ont été embauchés par l’entremise d’une campagne de publicité lancée cet été. Mais certains de ceux qui ont répondu « présent » pour être profs ont déchanté rapidement en voyant les conditions de travail.

La Presse a rapporté jeudi matin que la campagne « Répondez présent » du ministère de l’Éducation avait permis, en date du 19 août dernier, de recruter 371 profs, pour la plupart des suppléants. Le succès de cette campagne, expliquait le ministre Jean-François Roberge avant la rentrée scolaire, allait contribuer à ce qu’il y ait un enseignant dans chaque classe.

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Selon le plus récent bilan fourni jeudi par le cabinet du ministre Jean-François Roberge, ils étaient 600 enseignants, le 2 septembre dernier, à avoir été recrutés par l’entremise de cette campagne.

Combien de dossiers reste-t-il à traiter dans les centres de services scolaires ? Le cabinet du ministre n’a pu nous donner cette information.

Deux aspirantes enseignantes qui ont répondu à l’appel du gouvernement ont témoigné à La Presse que le recrutement s’était fait à la dernière minute, soit à peine quelques jours avant la rentrée.

Toutes deux ont demandé l’anonymat parce que leur employeur ne sait pas qu’elles ont voulu changer de profession.

« En vivant le processus de recrutement, j’ai réalisé que le milieu de l’enseignement était vraiment déconnecté de la réalité des autres professions », dit une bachelière en sciences qui a été appelée par un centre de services le 25 août.

Des conditions décourageantes

Une autre a rencontré le directeur d’une école, qui souhaitait qu’elle commence dès le lendemain. « J’étais vraiment emballée, jusqu’à ce qu’on me présente les conditions de travail », a confié cette diplômée en mathématiques qui a 20 ans d’expérience dans le domaine.

« Je savais que j’allais avoir une drop de salaire, mais je ne pensais pas que ce serait aussi impressionnant », dit la femme. On lui offrait 46 000 $ pour la première année d’enseignement.

La perspective d’être sans sécurité d’emploi pendant plusieurs années, le temps de retourner faire une maîtrise pour obtenir son brevet d’enseignement, l’a également découragée, explique celle qui a des enfants.

Selon des chiffres obtenus en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, près de la moitié des 6000 candidatures avaient été rejetées par les centres de services scolaires (2745), et les demandes restantes (2965) n’avaient pas été traitées en date du 19 août.

Malgré les nouvelles embauches confirmées par Québec, le constat demeure : les écoles de la province manquent d’enseignants. Selon le plus récent bilan du ministère de l’Éducation, 160 postes à temps plein restent à pourvoir dans les écoles.