Quiconque doute de l’attachement des Québécois pour le français devrait lire la boîte courriel de La Presse. Vous avez été très nombreux à réagir vendredi au fait que des professeurs souhaitent dépoussiérer les règles encadrant les bons vieux participes passés. Pour ou contre une telle réforme ? Voici un échantillon de vos réactions.

La fierté face à la langue

Arrêtons de niveler par le bas et redonnons le goût d’apprendre et de se dépasser. Il faudrait que les jeunes redécouvrent « être fiers d’être fiers » quant à leur apprentissage. Pourquoi ne pas les encourager à la lecture ? La vraie, pas celle sur les réseaux sociaux où plusieurs écrivent leurs messages au son ! Il est trop important de préserver la langue française, ne la mettons pas en vente au rabais !

Lucie Dufour

Une bonne idée

Je trouve que c’est une bonne idée de simplifier l’accord des participes passés. Rares sont les courriels que je reçois qui n’ont pas de fautes. Le déclin de l’orthographe est évident ; il faudra s’adapter. Par contre, vive les dictées, qui justement nous enseignent à écrire sans fautes. Les dictées, selon moi, ne sont pas pour faire plaisir aux élèves, mais pour apprendre à bien écrire.

Hélène Perron

Travail, travail, travail

J’ai 75 ans et je continue de suivre des cours de français, parce que j’ai un désir profond d’amélioration. Tous les jours, j’envoie un petit texte en français à ma belle-sœur, qui est un petit génie du français. Elle me corrige et m’explique. Je peux dire qu’à force de travailler ce fameux verbe avoir, je commence à bien le maîtriser. Alors, de grâce, il ne faut rien changer à ce verbe.

France Bourdon

Plus de temps pour d’autres priorités

Bien d’accord avec cette proposition, qui ne vient pas défigurer le texte tout en en simplifiant l’écriture. Espérons que les profs pourront accorder plus de temps aux structures de phrases, à l’orthographe et au vocabulaire. Par ailleurs, ça donnerait du temps pour corriger aussi des erreurs (horreurs ?) de langage oral, comme : « ça l’a l’air », « adresser un problème », « quand qu’on va aller »…

Michel Ste-Marie

Pas de raccourci

Il ne viendrait jamais à l’esprit d’un enseignant en mathématiques (du moins, je l’espère) de remettre en question la valeur de pi en disant que c’est compliqué d’apprendre qu’il équivaut à 3,1416+, puis qu’il vaudrait mieux simplifier le nombre à 3 puisque c’est plus facile à retenir, que ça nécessite moins d’explications et que c’est plus conforme à la réalité d’aujourd’hui ! Imaginez les ingénieurs, mathématiciens et scientifiques qu’on aurait si leurs calculs manquaient de précision parce qu’on leur aurait enseigné un raccourci !

Michèle Gervais

Vivement la réforme

Il y a 400 ans, à peine, on rédigeait des textes dans un français grandement différent d’aujourd’hui. Cela a évolué pour le bien de la langue et de sa compréhension. Non seulement les règles sont importantes, mais nécessaires, il faut seulement les dépoussiérer quand elles deviennent un obstacle à sa vivacité. Vivement la réforme proposée par l’Association québécoise des professeur.e.s de français.

Yvan Cossette 

Ne changeons pas les règles

C’est du nivellement vers le bas. Le fait que les étudiants ont du mal à accorder correctement les mots n’est pas une justification suffisante pour changer les règles de grammaire. On cherche à créer un créole québécois, et non à s’intégrer et à se maintenir dans la grande communauté française du monde.

Paul Beaudry 

Simplifier une langue difficile

Je me considère comme très bon en français et je maîtrise très bien les participes passés. Je suis du temps des dictées quotidiennes. Cela dit, je suis totalement d’accord pour une simplification de ces règles ridicules et, en particulier, toutes ces exceptions qui rebutent tant ceux et celles qui tentent d’apprendre notre langue. Le français tel qu’il est encore de nos jours est tellement plus difficile comparé à l’anglais qu’une refonte est impérative.

Robert Joyal

Une insulte à notre belle langue

Je crois que cette proposition est tout à fait farfelue. Après l’accord des participes viendront d’autres demandes de facilitation comme ne plus distinguer entre « ce » et « se », « é » et « er », et pourquoi mettre un « s » au pluriel et un « e » au féminin. Cette demande est vraiment une insulte à notre belle langue. Nous avons bûché, nous l’avons apprise, nous devons continuer à être sévères pour son apprentissage.

Alain Auclair 

Une demande de son époque

Excellente idée ! Si on veut conserver notre langue, il faut qu’elle soit plus accessible et moins contraignante. De cette façon, les gens auront moins de difficultés lors de l’apprentissage et seront plus enclins à s’en servir. J’étais absolument contre la grammaire revisitée, mais quelques décennies plus tard, je suis forcée de constater que ce n’est pas réaliste. Alors, je suis pour tout changement qui pourrait aplanir les difficultés. Je suis prête à entendre « des chevals », même si cela m’écorche l’oreille.

Madeleine Lachapelle

Pourquoi ?

J’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi nos parents et grands-parents n’avaient souvent qu’une 4e année et savaient comment écrire un texte sans fautes avec une très belle calligraphie.

France Fortin