(Québec) Bernard Drainville annonce un premier geste « d’une série de mesures » afin de valoriser l’enseignement du français dans les écoles du Québec. Dès la prochaine rentrée scolaire, chaque enseignant du préscolaire et du primaire pourra acheter jusqu’à 300 $ de livres neufs pour sa classe, une mesure qui vise à améliorer la maîtrise du français des élèves.

En point de presse dans une école primaire de Québec, mardi, le ministre de l’Éducation a rappelé que la lecture était un « ingrédient essentiel » pour l’apprentissage du français, mais aussi pour toutes les autres matières. Après tout, il faut savoir lire et comprendre ce qu’on lit pour réussir à l’école.

Cette annonce, qui est identique à l’engagement électoral de la Coalition avenir Québec (CAQ), doit donner une grande liberté aux enseignants dans le choix des livres, a promis M. Drainville. Ces derniers feront leur commande par l’entremise de leur centre de services scolaire.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville

Bernard Drainville estime qu’une moyenne de 18 livres s’ajoutera chaque année, par classe, d’ici 2027-2028. Le coût de cette mesure se chiffre à 55 millions sur cinq ans. Cela s’ajoute à l’enveloppe de 100 millions de dollars destinée aux bibliothèques scolaires.

Dans sa tournée des écoles, le ministre de l’Éducation a été initié aux livres que lisent ces jours-ci les élèves et leurs enseignants. Parmi les titres qu’il a retenus, M. Drainville a cité :

  • Ti-Guy La Puck, de Geneviève Guilbault 
  • L’agent Jean, d’Alex A.
  • Les livres d’Élise Gravel
  • La série Raconte-moi, du journaliste Mathias Brunet 
  • Le journal d’Aurélie Laflamme, d’India Desjardins
  • La série La vie compliquée de Léa Olivier, de Catherine Girard-Audet 

« Le pari que nous faisons [avec cette mesure], c’est que le niveau de maîtrise du français va s’améliorer, [tout comme] le taux de réussite en français », a-t-il dit.

Quoi faire des participes passés ?

Le ministre de l’Éducation a également commenté mardi le débat qui a fait beaucoup jaser concernant une possible réforme des règles encadrant les participes passés. La semaine dernière, dans La Presse, l’Association québécoise des professeur.e.s de français (AQPF) a proposé d’enseigner une version simplifiée des participes passés, plutôt que de marteler des règles figées depuis des siècles.

« Honnêtement, je n’ai pas de réponse à votre question. Pour le moment, les règles s’appliquent », a tranché M. Drainville. L’AQPF a salué mardi l’annonce de Québec pour regarnir les écoles de livres neufs.

Le ministre de l’Éducation a également affirmé qu’il était « en réflexion » concernant le nombre d’étapes où les élèves sont évalués à l’école. Des enseignants se plaignent que la première étape, qui se termine avant Noël, place les élèves en évaluation trop tôt dans l’année scolaire.

Concernant l’épineux dossier des locaux consacrés à la prière dans les écoles, M. Drainville a réitéré qu’une directive les interdisant serait envoyée sous peu aux centres de services scolaires. Il n’a donné aucun détail supplémentaire sur ce sujet. Le ministre a également révélé qu’il manquait actuellement 927 enseignants qualifiés dans les écoles du Québec.