Les Québécoises sont de plus en plus nombreuses à obtenir un diplôme universitaire comparativement à leurs collègues masculins, révèle une analyse de l’Institut de la statistique du Québec.

De manière générale, les Québécois vont davantage à l’université : en 2021, près de 3 personnes sur 10 (29,5 %) âgées de 25 à 64 ans détenaient un diplôme universitaire au Québec, une hausse de 4 points de pourcentage par rapport à 2016.

Il s’agit, note l’Institut de la statistique, de la plus forte hausse observée au Québec d’une année de recensement à l’autre depuis 1996.

L’écart de diplomation entre les femmes et les hommes se creuse. En 2021, 26 % des hommes de 25 à 64 ans avaient un diplôme universitaire, comparativement à 33 % des femmes.

L’écart le plus élevé (12,7 points de pourcentage) était observé chez les 25 à 34 ans, avec 29,3 % chez les hommes et 42,0 % chez les femmes.

Pour les femmes, toutefois, un diplôme universitaire n’est pas garant d’un salaire équivalent à celui des hommes.

Un rapport publié par l’Institut du Québec et le FutureSkills Research Lab de l’Université de Toronto révélait en 2022 qu’un an après l’obtention de leur diplôme postsecondaire, les Québécoises gagnent en moyenne 9 % de moins que les hommes.

« Pis encore, cet écart se creuse non seulement dès les premières années de carrière, mais il grimpe à 16 % cinq ans après la diplomation », écrivaient alors les chercheurs, qui ajoutaient que les femmes doivent composer avec un « vent contraire tout au long de leur parcours professionnel ».

Des domaines d’études distincts

Par ailleurs, les femmes demeurent nettement sous-représentées en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques (STIM). Les deux tiers des titulaires d’un diplôme universitaire dans ces domaines étaient des hommes, note l’Institut de la statistique du Québec, qui appuie son analyse sur le Recensement de 2021.

À l’université, les hommes sont davantage diplômés en ingénierie et en technologie du génie (20,8 %), suivis des sciences sociales et de comportements (9,9 %), des sciences et de la technologie de la science (8,3 %) et des arts et sciences humaines (8,1 %).

Quant aux femmes, elles ont surtout des diplômes universitaires en commerce et administration (21,8 %), en éducation et enseignement (15,5 %), en sciences sociales et de comportements (15,1 %), en soins de santé (13,2 %) et dans les domaines des arts et sciences humaines (10,4 %).

Parmi les titulaires de diplôme universitaire au Québec en 2021, 27,3 % étaient des immigrants, soit « bien plus que leur part dans la population », qui était chez les 25 à 64 ans de 18,3 %, écrit l’Institut de la statistique.

Parmi les titulaires de doctorat au Québec, la moitié très exactement (50 %) sont immigrants ou résidents non permanents.

L’Ontario encore loin devant le Québec

La hausse du nombre de diplômés universitaires au Québec ne suffit pas à rattraper le taux de diplomation de l’Ontario, qui s’élevait à 36,8 % en 2021. Dans cette province aussi, ce sont les femmes qui sont majoritairement détentrices de diplôme universitaire : près de 4 Ontariennes sur 10 en ont un.

En Ontario, 52,5 % des personnes dont le plus haut diplôme était une maîtrise et 54,3 % des personnes détentrices d’un doctorat étaient immigrantes, écrit l’Institut de la statistique, qui ajoute qu’à l’échelle du Canada, les immigrants et les résidents non permanents constituaient ensemble la majorité des titulaires d’un diplôme supérieur.

Avec Pierre-André Normandin, La Presse