(Québec) Il y a toujours des postes non pourvus dans les écoles et il y aura « beaucoup » d’enseignants non légalement qualifiés dans les classes à la rentrée, prévient le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville. La pénurie est telle qu’il en vient à espérer à tout le moins « un adulte » par classe, quitte à ce que cette personne n’ait aucune formation universitaire.

Les centres de services scolaires doivent lui transmettre bientôt le nombre de postes non pourvus. Le portrait s’annonce plutôt sombre. « C’est sûr qu’il va y avoir des postes non comblés », a affirmé M. Drainville lors d’une mêlée de presse mercredi à Québec, en marge de la réunion du conseil des ministres. À pareille date l’an dernier, il manquait 700 enseignants à temps plein et le même nombre à temps partiel. On cherchait encore 140 enseignants à la mi-septembre, alors que les élèves étaient revenus en classe.

« L’objectif, c’est d’avoir un adulte » pour chaque classe à la rentrée, a indiqué le ministre Bernard Drainville.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville

Le premier objectif est d’avoir un enseignant, une enseignante légalement qualifiée. Si on n’est pas capable d’avoir une prof légalement qualifiée, à ce moment-là ça en prend un ou une non légalement qualifié, idéalement avec un bac. Et puis, dans certains cas, on le sait que ça n’a pas été possible l’année passée, à ce moment-là, on souhaite avoir un ou une adulte.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville

L’an dernier, 541 personnes n’ayant qu’une formation collégiale se sont vu confier une classe. Au moins trois professeurs avaient un diplôme d’études secondaires seulement.

Le Vérificateur général révélait plus tôt cette année que près de 30 000 enseignants, soit le quart des effectifs, étaient non légalement qualifiés en 2020-2021. Cela signifie qu’ils n’avaient pas de brevet d’enseignement.

« Oui, il va y avoir beaucoup de non légalement qualifiés cette année nécessairement » en raison de la pénurie, a reconnu Bernard Drainville. « Dans tous les cas de figure, il faut avoir un adulte dans la classe. Et c’est là-dessus qu’on travaille. »

Selon lui, le gouvernement a connu du succès avec son programme visant à inciter des enseignants retraités à revenir dans les écoles. Ce programme a été reconduit.

Or, une nouvelle mesure annoncée ce printemps, visant à convaincre des enseignants admissibles à la retraite à rester en poste au moins une année de plus, n’a pas eu l’effet escompté. « Je dois vous dire très franchement que la première réponse que nous avons eue est plutôt tiède, soyons honnêtes, a-t-il laissé tomber. [C’est] assez modeste, mais je n’ai pas encore le chiffre définitif. »

Logement : Legault fait miroiter une nouvelle aide

Le premier ministre François Legault fait miroiter une nouvelle aide pour faire face à la crise du logement. « On sait qu’il faut en faire plus. Donc on est en train de regarder ce qu’on peut faire pour le logement, pas juste le logement abordable, mais aussi le logement de la classe moyenne. Il y a des augmentations de prix de loyer et des taux d’intérêt hypothécaires. On est en train de regarder les mesures qu’on peut ajouter », a-t-il affirmé en conférence de presse. Il se dit « très conscient » que « beaucoup de personnes au Québec ont de la misère à arriver », car « tout coûte cher ». Il a rappelé les chèques et la baisse d’impôt offerts par son gouvernement. Le ministre des Finances, Eric Girard, a signalé qu’« il n’y a pas la nécessité pour un chèque » supplémentaire. Il veut surtout augmenter l’offre de logement.

Avortement : Biron se concentre sur l’accès  

La ministre responsable de la Condition féminine concentrera ses énergies à élargir l’accès à l’avortement au Québec. Martine Biron – qui mène aussi des consultations pour venir encadrer le droit à l’avortement – élargit ses visées. « Je me disais qu’on est [au Québec] en avance sur les autres provinces, mais je me suis rendu compte qu’il y avait des lacunes dans l’accès en discutant [avec les groupes] », a-t-elle expliqué mercredi. Elle souligne que le Québec dispose de 49 cliniques d’avortement, soit davantage que l’Ontario, qui en compte 26. Par ailleurs, l’option du dépôt d’un projet de loi pour « protéger le droit des femmes » est toujours dans les cartons.

Fanny Lévesque, La Presse

Santé : Dubé dit non à une demande des gestionnaires

Christian Dubé rejette la demande des gestionnaires du réseau de la santé qui réclament des cibles plus progressives pour mettre fin au recours aux agences de placement. Pour l’heure, trois grandes cibles sont prévues selon la région d’ici 2026. Selon l’Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux (AGESSS), cette transition est « trop abrupte » et risque de provoquer des ruptures de service. L’AGESSS recommande de fixer des cibles limitant progressivement le nombre d’heures réalisées par du personnel d’agence. « On n’est pas là en ce moment, pas du tout. Pas besoin de penser comme ça », a affirmé mercredi le ministre de la Santé.

Fanny Lévesque, La Presse

Diane Lemieux quitte la CCQ

Diane Lemieux quitte la tête de la Commission de la construction du Québec (CCQ) après 12 ans. Surnommée la « lionne de Bourget », l’ancienne députée et ministre du Parti québécois avait été nommée par le gouvernement Charest à la présidence de cet organisme en 2011, en pleine période de crise dans l’industrie, juste avant le déclenchement de la commission Charbonneau. Elle avait fait de la probité et de la présence des femmes dans l’industrie de la construction ses deux chantiers principaux. Diane Lemieux part avec le sentiment du devoir accompli. Le conseil des ministres du gouvernement Legault a nommé mercredi un PDG par intérim à la CCQ : François Charette, vice-président depuis 2011.