(Québec) La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) élague ses demandes faites au gouvernement Legault pour renouveler sa convention collective, mais elle sollicite du même souffle ses syndicats membres à adopter des mandats de grève si les négociations piétinent cet automne.

En point de presse à l’hôtel Château Laurier, à deux pas du Parlement à Québec, la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, a présenté jeudi les priorités de sa fédération. La FAE, qui ne fait pas partie du front commun syndical, représente 65 500 enseignants du préscolaire, du primaire et du secondaire dans les régions de Montréal, de Québec, de l’Outaouais, des Laurentides, de l’Estrie et de la Montérégie.

Dans l’espoir de faire avancer les négociations pour renouveler sa convention collective, Mme Hubert affirme que le gouvernement doit miser sur la conclusion d’une entente avant décembre en priorisant ses demandes « urgentes et incontournables » :

  • Améliorer la composition des classes en instaurant un mécanisme pour rééquilibrer les ratios d’élèves ayant des difficultés d’apprentissage ;
  • Alléger la charge de travail des enseignants ;
  • Améliorer la conciliation travail – vie personnelle, en permettant aux enseignants d’utiliser leur temps de correction ou de préparation de cours en télétravail ;
  • Bonifier les conditions salariales pour rejoindre la moyenne canadienne et diminuer le nombre d’échelons ;
  • Garder et ouvrir sur l’ensemble du territoire des classes d’accueil et de francisation pour les élèves issus de l’immigration.

« On est encore assez éloignés d’une possibilité de règlement », estime toutefois Mme Hubert, qui soutient que plusieurs enseignants au bord de la retraite surveillent l’évolution des tables de négociation pilotées par la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, pour décider s’il reste ou non pour la rentrée 2024.

Donner de l’espoir

Face à la pénurie d’enseignants qualifiés, la présidente de la FAE croit qu’une entente négociée entre Québec et les syndicats d’enseignants permettrait de « donner espoir que les choses vont s’améliorer » et de calmer le phénomène de désertion professionnelle, qui touche particulièrement les jeunes profs.

« L’heure est à la presse si on veut pouvoir avoir des moyens à mettre en place dès l’année prochaine. C’est maintenant qu’il faut régler, même si ça semble loin la rentrée prochaine », affirme Mélanie Hubert.

Ces jours-ci, les syndicats membres de la FAE votent des mandats de grève générale illimitée, qui pourrait être déclenchée cet automne si les négociations n’avancent pas.

« Tant qu’on sentira qu’on avance et qu’on est en train de discuter des bonnes choses, […] on ne fera pas la grève pour faire la grève, mais ça pourrait effectivement avant les fêtes devenir le moyen ultime », affirme Mme Hubert.

« La pression pourrait monter d’un cran parce que la grève pourrait être déclenchée à tout moment », conclut-elle.