(Québec) Le premier ministre François Legault rabroue le Cégep Garneau, qui tient cette semaine une « English Week ».

En effet, du 11 au 15 septembre, l’établissement de Québec invite ses étudiants à parler en anglais entre eux. Les professeurs ont également été invités à inclure de l’anglais à leurs cours.

« L’important, c’est de s’amuser… en anglais », peut-on lire sur le site web du cégep.

Avant de se rendre à la période des questions mercredi, le premier ministre Legault s’est opposé à cette initiative. « Il y a déjà assez d’anglais chez les jeunes en général au Québec, donc ce n’est pas une bonne idée », a-t-il déclaré.

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François Legault

Il donnait ainsi le mot d’ordre à ses ministres de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, et de la Langue française, Jean-François Roberge, qui, quelques minutes plus tôt, s’étaient contredits sur le sujet.

Devant les journalistes, M. Roberge ne s’est pas formalisé que le Cégep Garneau organise une semaine thématique de promotion de l’anglais, tandis que Mme Déry a été plus catégorique : « L’anglais n’a pas besoin de vitrine », a-t-elle martelé.

« Ce n’est pas un problème », a d’abord affirmé M. Roberge, avant de nuancer ses propos deux fois plutôt qu’une.

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Jean-François Roberge

« C’est important que les cégeps francophones surtout […] fassent la promotion de la langue française. D’ailleurs, c’est ce qui est prévu au Cégep Garneau dans les prochaines semaines », a-t-il dit.

Le gouvernement caquiste n’est toutefois pas allé jusqu’à demander l’annulation de la semaine de l’anglais au Cégep Garneau, comme l’a fait le député libéral de Pontiac, André Fortin.

« La décision du Cégep Garneau de demander à tout le monde de parler au cégep en anglais pendant une semaine, là, pour nous, c’est mal avisé. Alors on demande au cégep de revenir sur sa décision », a déclaré M. Fortin en point de presse.

« Si le département des langues du cégep veut faire une semaine, faisons une semaine sur la qualité du français, faisons une semaine sur l’orthographe, faisons une semaine sur tout autre sujet », a-t-il ajouté.

Le député péquiste Pascal Bérubé a quant à lui critiqué ce qu’il juge être la mollesse de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans le dossier de la langue, affirmant qu’« en matière de français, c’est une blague, la CAQ ».

« Dans le même plan de caméra, il y a un ministre qui dit que c’est pas grave, pis l’autre que ça n’a pas de bon sens. Ils sont dans la même équipe. Fiez-vous au Parti québécois, on connaît ça, le français », a-t-il renchéri.