(Québec et Montréal) La FAE dit qu’elle analyse une « proposition verbale » qui lui a été faite par Québec lundi soir. De son côté, la présidente de la FTQ déplore les avancées timides aux tables de négociation.

Mardi, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a révélé dans une déclaration écrite qu’une proposition de règlement avait été présentée à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), en grève générale illimitée depuis le 23 novembre.

La FAE « confirme avoir rencontré la partie patronale très tard [lundi] soir et avoir reçu une proposition verbale d’entente de principe exploratoire, à l’exception d’une annexe d’une page et demie » et dit l’analyser.

Le premier ministre François Legault soutient que le gouvernement « a augmenté de façon importante [ses] offres salariales ».

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Le premier ministre François Legault

« Pas juste avec la FAE, avec tous les groupes », a-t-il souligné lors d’une brève mêlée de presse au parlement mardi. « On demande en échange d’avoir plus de souplesses pour être capables de donner de meilleurs services aux Québécois. Maintenant, on attend la réponse de la FAE. »

Alors que le premier ministre dit avoir bonifié l’offre salariale, la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard, assure qu’aucune nouvelle proposition n’a été présentée ou même évoquée en coulisses. La table centrale, où l’on discute des salaires, se réunit ce mercredi.

Il demeure possible selon elle que les parties s’entendent avant vendredi, moment du déclenchement de sept autres jours de grève du Front commun. Mais pour ce faire, il faudra que le gouvernement bouge davantage, a-t-elle dit. « Ça fait 25 ans que je suis dans le domaine, et la stratégie du gouvernement, je ne la comprends pas. »

Elle s’inquiète des avancées timides aux tables sectorielles du Front commun, là où l’on discute des conditions de travail.

« L’heure est grave ! Il faut absolument que ça bouge parce qu’on n’arrivera pas avant Noël s’il n’y a pas un coup de barre du gouvernement aux tables sectorielles et s’il ne cesse pas de harceler notre monde avec la flexibilité. Il veut un droit de gérance absolu, et c’est inacceptable », a-t-elle lancé.

Selon elle, le gouvernement croit, à tort, que bonifier les salaires suffira pour satisfaire les employés de l’État. « Oui, le rattrapage salarial, c’est important. Mais il fait comme si les conditions d’exercice, ce n’est pas important », a-t-elle déploré. « Le gouvernement ne prend pas au sérieux les demandes aux tables sectorielles. Il se dit qu’en augmentant l’offre salariale, tout le monde va être content. Non, ça ne se peut pas. »

Un règlement « avant la fin de l’année »

Québec maintient sa demande quant au processus d’affectation des enseignants.

« Je ne pense pas qu’on demande beaucoup, dit François Legault. Quand on dit que les choix des horaires devraient être faits au mois de mai plutôt qu’au mois d’août, ça serait meilleur pour les enfants parce qu’il n’y aurait pas d’incertitude pendant la rentrée scolaire. Je pense qu’on peut s’entendre au niveau national pour que ce soit fait partout au Québec », a-t-il soutenu.

« Ce qu’on a déposé sur la table à la FAE jusqu’à tard [lundi] soir, c’est une offre pour être capable de dégager un règlement », a affirmé Sonia LeBel lors d’une mêlée de presse expéditive avant la période des questions au Salon bleu du parlement.

« Présentement, la FAE est en train d’étudier cette offre-là. On espère qu’elle va nous revenir le plus rapidement possible parce que chaque minute compte », a-t-elle insisté.

Lorsqu’on lui a demandé si elle sentait l’urgence de s’entendre cette semaine, Sonia LeBel a répondu qu’elle visait à « régler avant la fin de l’année ». « La fin de l’année approche, donc je pense qu’il faut qu’on fasse des pas de géant de part et d’autre », a-t-elle ajouté.

Le comité exécutif de la FAE analyse la proposition gouvernementale « malgré l’absence d’un document écrit complet ». La FAE écrit également avoir déposé lundi « une proposition concernant les demandes de la partie patronale liées à la souplesse et aux affectations, qui a été balayée du revers de la main par le gouvernement ».