Les enseignants en grève de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) pourront souffler un peu à Noël, puisqu’ils recevront de l’argent déjà prélevé de leurs paies en prévision des Fêtes.

Comme les 66 500 enseignants de ce syndicat sont en grève générale illimitée, il ne s’agit pas d’une paie pour des journées qui seront travaillées, ni d’un cadeau, mais bien de leur propre argent qui leur est remis.

Au centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), on explique que « le traitement versé pour la période du 25 décembre au 5 janvier n’est pas affecté par la grève ».

« En effet, il s’agit d’une partie du montant cumulé depuis le début de l’année scolaire 2023-2024 pour permettre le paiement sur 26 périodes de paie », nous écrit Alain Perron, porte-parole du CSSDM.

C’est aussi l’explication que donne le centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB), le deuxième en importance au Québec.

« Les enseignantes et enseignants du CSSMB reçoivent une paie de vacances qui couvre la période du 25 décembre 2023 au 5 janvier 2024. Cette période équivaut à une période complète de paie, soit 3,85 % du salaire d’un enseignant », écrit Mélanie Simard, responsable des communications de ce centre de services.

« Il est important de comprendre qu’il ne s’agit pas, pour le personnel enseignant, de journées fériées chômées, mais plutôt d’un montant prélevé sur leur salaire et mis de côté par l’employeur, pour permettre le versement de cette paie à la période des Fêtes », poursuit Mme Simard.

La FAE, dont les membres sont en grève depuis le 23 novembre, explique que c’est à chaque centre de services scolaire de gérer cet aspect de la grève.

Le CSSMB écrit en effet que cette « façon de procéder s’inscrit dans la convention collective, une pratique partagée par l’ensemble des centres de services scolaires de la province ».

Un « stress financier »

Dans un courriel envoyé lundi à ses profs, le CSSDM écrit que « l’impact des journées de grève pourra également se poursuivre sur les paies subséquentes, selon la durée de la grève ».

Nous comprenons le stress financier vécu et nous espérons tous une entente entre les parties nationales dans les meilleurs délais.

Marie Christine Hébert, directrice du service des ressources humaines du CSSDM

Les profs en grève qui sont rattachés à la FAE n’ont pas de fonds de grève. C’est donc, pour eux, la 19journée sans salaire qui s’amorce ce mardi.

Les initiatives pour les aider se sont multipliées dans les dernières semaines. Le groupe Facebook « Entraide pour les profs en grève », qui jumelle des profs dans le besoin avec des donateurs, donne un aperçu de la précarité financière de certains.

« Quand les enfants de 17, 14 et 12 ans te disent qu’ils comprennent qu’ils n’auront pas de cadeaux à Noël et que tu cherches comment tu vas les nourrir pour les prochaines semaines, on ne peut pas rester insensibles. Je vous présente donc une demande d’aide de la part d’un couple d’enseignants de cette région qui a besoin d’un coup de main », y lisait-on par exemple lundi.

Selon les administrateurs du groupe, 900 jumelages ont ainsi été réalisés.

Plusieurs syndicats qui ne sont pas en négociation avec Québec pour le renouvellement de leurs conventions collectives ont aussi fait des dons aux grévistes.

Le Syndicat des Métallos et l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), des syndicats affiliés à la FTQ, ont fait deux dons de 100 000 $ sous forme de cartes cadeaux d’épicerie aux travailleurs du secteur public en grève.

Le syndicat Unifor, aussi affilié à la FTQ, a quant à lui remis 72 000 $ en cartes cadeaux d’épicerie aux grévistes du secteur public, tandis que l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) – mieux connue sous le nom du Syndicat des machinistes – a aussi offert un chèque de 65 000 $ aux grévistes.

Avec La Presse Canadienne