La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), en grève générale illimitée depuis 20 jours, a rejeté mercredi l’offre faite la veille par le gouvernement de François Legault, jugeant qu’elle contient « des reculs importants ».

« Il ne fait plus aucun doute pour nous que le gouvernement de François Legault ne fait aucunement le choix d’aider l’école publique à se remettre de la dégradation qu’elle subit depuis 20 ans », a affirmé la présidente du syndicat, Mélanie Hubert.

Mme Hubert a également déploré que le gouvernement ait adopté, selon elle, « une stratégie d’épuisement des profs, en laissant perdurer ce conflit ». « C’est complètement inacceptable et irresponsable quand on considère la souffrance enseignante et les impacts du manque de services de qualité aux élèves. »

Dans une vidéo diffusée sur Facebook, la présidente syndicale a ainsi fait savoir que la FAE n’était pas « sur le bord d’une entente » ni dans un « blitz », soit une intensification des négociations. Elle a du même souffle argué que l’offre « ignorait les demandes syndicales » de la FAE et a déploré un « écart entre les textes et ce qui avait été dit aux tables [de négociation] ».

Elle a dit craindre que les mesures touchant à la composition de la classe — l’une des principales revendications de la FAE — n’aient pas « d’effet très concret ». « L’ouverture de classes n’est pas garantie par le mécanisme », a-t-elle par exemple soulevé avant de déplorer que l’éducation des adultes soit « la grande absente » du plus récent dépôt gouvernemental.

Quant au « temps personnel », des heures de travail que les enseignants aimeraient pouvoir faire à l’endroit et au moment de leur choix, le gouvernement propose un projet pilote. Celui-ci, déplore Mme Hubert, ne touche toutefois pas l’éducation des adultes et la formation professionnelle et est assorti de conditions.

« Il y a des éléments positifs, a-t-elle nuancé, mais ça n’a pas pour effet de mener à une entente de principe. » La FAE, dit Mme Hubert n’acceptera pas d’« entente à rabais ».

Ce nouveau dépôt d’offre, le quatrième en quatre semaines, « contient des reculs importants pour les enseignantes et enseignants ainsi que pour leurs élèves et ne constitue pas une entente de principe satisfaisante pour répondre aux besoins criants de l’école publique », a aussi estimé la FAE, dans un communiqué.